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Ma pensée du jour : Des étrangers, des Bongo et des élections: Le Gabon des paradoxes

Étrange Gabon.

Ce sont les mêmes qui, chez nous, se plaignent des nominations de Sénégalais et autres étrangers par les Bongo qui, curieusement, se disent prêts à aller reconduire ces mêmes Bongo dans des élections perdues d’avance.

Ce sont les mêmes qui s’émeuvent des morts scandaleuses d’enfants tués par des morsures de serpents dans le Gabon sans dispensaires et sans hôpitaux que les Bongo ont construit qui, curieusement, font encore, 33 ans après la Conférence Nationale ratée de 1990, le choix paradoxal d’aller reconduire ces mêmes Bongo en participant sans conditions et sans Réformes préalables aux élections perdues d’avance organisées par ces mêmes Bongo.

Ce sont les mêmes qui pondent sans discontinuer des brûlots et autres missives protestataires sur Facebook et autres qui, dans le même temps, se sont établis en bandes organisées dont le seul but est de duper les Gabonais et, donc, d’amener les Gabonais à aller voter massivement la reconduction des Bongo, et ce dans des élections perdues d’avance que beaucoup ont même déjà concédées à Ali Bongo, tout simplement parce que, selon eux, ce n’est pas le poste de président, mais l’Assemblée nationale, qui détiendrait le vrai pouvoir. C’est par ce type d’énormités qu’ils veulent parfois justifier leur participation, sans pour autant être capables de montrer comment, dans leur fiction électoraliste, l’Assemblée nationale allait pouvoir empêcher le nommeur de nommer.

La réalité est pourtant la suivante : un étranger ne se nomme pas tout seul.

Chez nous, nous avons pris l’habitude des hors-sujets tant politiques que philosophiques. Et nous nous sommes mis à nous complaire dans les évitements qui nous font perdre de vue la réalité de notre pays, au point de nous faire occulter les simples impératifs de la logique qui voudraient que pour qu’il y ait un créé, il faut un créateur, et pour qu’il y ait un nommé, il faut un nommeur. Le nommé ne pouvant se nommer sans nommeur, des hommes et des femmes avec le cerveau bien planté dans le crâne se doivent de conclure que c’est le nommeur qui nomme les nommés dont on ne veut pas qui est incompétent. La démarche la plus rationnelle, suite à un tel constat, voudrait que l’on exigeât, non pas seulement la démission du nommé, mais bel et bien, aussi, la démission du nommeur.

Mais pour que, dans un pays sans foi ni loi comme le Gabon, le nommeur démissionnât, cela demanderait beaucoup plus que des lettres de condamnation, des tapages dans les casseroles, des villes mortes ou des missives de demande de démission qui, chez nous, ont souvent été des initiatives sans lendemain.

Devant tout ceci, et alors que les Bongo sont au pouvoir depuis 55 ans sans discontinuer, on nous demande d’aller, en août 2023, les reconduire pour 5, 10, 15 ou 30 ans de plus. Pour qu’ils fassent quoi de différent ?

Le Gabon n’a pas besoin d’une autre élection perdue d’avance. Ce dont le Gabon a besoin, c’est d’une véritable ablation de la gangrène. Mais ce ne sera jamais par le biais d’une autre élection perdue d’avance, organisée de surcroît par le nommeur qui nomme les nommés étrangers qui nous offusquent tant, que cette ablation se fera. Tant que nous, Gabonais, n’aurons pas compris cette réalité, nos indignations, nos commisérations, nos complaintes et nos rages ne demeureront que des blessures auto-infligées.

Le mal se soigne à la racine.

Il faut donc que les Gabonais et Gabonaises se rendent compte, une bonne fois pour toutes, que participer sans réformes préalables aux élections d’août 2023, c’est voter pour ces mêmes nominations d’étrangers dont ils se plaignent, c’est voter pour ces mêmes morts d’enfants assassinés par l’incompétence et la criminalité génocidaire d’une seule famille, d’un seule clan, c’est voter pour ceux-là mêmes qui ont décidé que le Gabon leur appartenait et qu’ils pouvaient tout y faire en toute impunité, parce qu’ils savent qu’il existera toujours, dans ce pays, une race de Gabonais et de Gabonaises disposés, depuis 55 ans et pour les 55 années qui viennent, à vendre le Gabon aux Bongo en échange de quelques postes de députés, de sénateurs, de maires et de conseillers municipaux et départementaux.

Là, se trouve le vrai paradoxe gabonais. Là se trouve aussi le vrai mal gabonais.

Quelle tristesse.

Pr Daniel MENGARA
Président, Bongo Doit Partir

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