Face aux nouvelles tensions naissantes dans le secteur de l’Education nationale, suite au suivi défaillant des recommandations de janvier dernier, le gouvernement a procédé le 26 février dernier à l’installation des deux commissions tripartites chargées de faire appliquer les réformes administratives et financières du secteur de l’ éducation. La grève record du secteur de l’Education nationale avait trouvé une issue le 13 janvier dernier avec la signature d’un protocole d’accord pour l’octroi de primes et l’accélération de la régularisation administrative et financière des dossiers des enseignants.
Le mécontentement des enseignants gabonais qui soufflait depuis quelques jours sur les braises encore chaudes de la crise sociale au sein de ce secteur a poussé le gouvernement à prévenir un retour des flammes en bétonnant le suivi l’application des recommandations.
Le Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, a procédé le 26 février dernier à l’installation des deux commissions tripartites de suivi sur les conclusions des négociations entre les enseignants et la tutelle et le fonctionnement du Guichet unique mis en place pour accélérer la régularisation des situations administratives des personnels de l’Education nationale.
Ces commissions regroupent des représentants du gouvernement, ceux de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’Education (CONASYSED) ainsi que des représentants de la Fédération nationale des parents d’élèves du Gabon (FENAPEG).
Elles seront chargées de faire aboutir l’ensemble des situations administratives en cours de traitement, dont les lenteurs risquaient de raviver les flammes au sein de la communauté enseignante.
Les membres de ces commissions devront également se pencher sur les problèmes de codification et de ventilation des textes d’avancements des postes budgétaires des enseignants.
Au niveau du Guichet unique, les commissions devront assurer le suivi de ce service dans la prise des actes de gestion des carrières administratives des agents du secteur, la collecte des visas et signatures des actes de gestion, la codification, la validation et la ventilation de ces actes de gestion, en vue de l’efficience des nouvelles situations administratives à la direction de la solde dont l’échéance avait été fixée à la fin du mois de février.
Les membres de la CONASYSED ont revendiqué à cette occasion la mise en place de la commission interministérielle chargée du recensement des ayants droits à la prime incitative à la fonction enseignante consentis en janvier dernier.
Le chef du gouvernement et les responsables de la CONASYSED avaient signé le 13 janvier dernier, sous les auspices du chef de l’Etat, un protocole d’accord pour une sortie de crise du secteur de l’éducation.
Au titre de l’amélioration des conditions de vie des enseignants, la CONASYSED avait obtenu que l’allocation de rentrée scolaire passe dès septembre 2009 de 25 000 à 62 000 francs CFA par enfant scolarisé de 6 à 16 ans. La prime de transport devait elle aussi être augmentée dès la fin du mois de janvier, passant de 17 000 à 35 000 francs CFA.
Une commission conjointe regroupant les membres de la CONASYSED et le ministère de l’Habitat a également été mise en place pour l’octroi d’une parcelle à chaque enseignant. L’accord a enfin été donné par le gouvernement pour la création d’une mutuelle dédiée.
Concernant la situation administrative et financière des enseignants, il avait été décidé d’une accélération de la régularisation des situations administratives par la mise en place d’un guichet spécial dès le 14 janvier, constituée d’agents publics commis par la CONASYSED.
Le protocole d’accord entérinait également le remplacement numérique de 29 auxiliaires considérés comme démissionnaires, la mise en place de centres de gestion des ressources humaines dans les ministères du secteur de l’éducation.
Au chapitre des rappels, les paiements en cours seront renforcés d’une enveloppe supplémentaire de 40 milliards de francs CFA.
Au sujet des conditions de travail des enseignants, la CONASYSED a obtenu du gouvernement la formation et la mise en stage systématiques ; l’instauration d’une prime documentaire mensuelle de 100 000 francs CFA et la mise en place de bibliothèques et de lignes internet dans tous les établissements scolaires du pays.
La prime d’incitation à la fonction enseignante sera notifiée dans les salaires à compter de janvier et payée en mai avant d’envisager la mensualisation quand les effectifs seront maîtrisés. Elle s’élèvera à 100 000 francs CFA par mois pour la catégorie A, 80 000 francs CFA pour la catégorie B et 60 000 francs CFA pour la C.
L’Etat avait enfin concédé de prendre à son compte l’achat des trousseaux didactiques et des kits informatiques des enseignants, qui demeureront la propriété de chaque établissement scolaire.