A quelques heures de la clôture du séminaire sur la protection et la promotion des Droits de l’Homme a l’intention des parlementaires des pays d’Afrique francophone, Mme Rose Melighe me Ngoua, sénateur gabonais, membre de la commission qui traite de la « promotion des droits de l’homme dans le cadre des fonctions législatives des parlementaires et du contrôle de l’action gouvernementale », a accordé une interview a Gabonews.
Gabonews : A quoi ramène la thématique de ce séminaire dans le cadre de vos fonctions législatives et de contrôle de l’action gouvernementale ?
Rose Melighe : « Ce séminaire nous permet de mettre en relief les activités menées dans le cadre de la promotion des Droits de l’Homme dans nos différents pays et le Gabon, qui prend part a ces différents commissions, a édifié les autres pays sur lesdites activités, les organes mis en place pour gérer les Droits de l’Homme. Ainsi, nous échangeons les uns et les autres pour savoir comment un parlement peut suivre la mise en place de ces organes, les activités qui y sont menées, savoir si un budget est mis en place spécialement pour cela. Ce sont ces questions que nous examinons et traitons depuis hier dans notre commission. »
Gabonews : Quelle importance accorde-t-on à la notion des Droits de l’Homme dans les pays africains ?
Rose Melighe : « Les droits de l’homme sont un thème très important pour tous les pays. Au Gabon, nous avons un ministère spécialement en charge de ces questions. Quand nous nous rencontrons dans le cadre interparlementaire, nous voulons montrer notre attachement à la matière, parce que les élus que nous sommes représentons nos populations et le domaine des Droits de l’Homme est très important pour nos populations pour que nous puissions, au jour le jour auprès des gouvernements, suivre ce qui est prévu et fait. »
« Cela nous permettrait de susciter des actions de la part de nos gouvernements. Les Droits de l’Homme, c’est l’Education, la Santé, les routes. Tous ces points sont importants et nous concernent tous et, en premier chef, les parlements. »
Gabonews : De manière plus concrète, qu’est-ce que le Parlement peut faire, quel est son rôle ?
Rose Melighe : «Le Parlement, normalement, doit contrôler l’action du gouvernement, le sensibiliser sur ce qui doit être fait pour nos populations en matière de Droits de l’Homme. Je sais désormais que nous avons un rôle à jouer pour que le gouvernement tienne compte des propositions qui peuvent être faites par le Parlement pour ce qui concerne nos populations ».
Gabonews : Avez-vous une idée du contenu du « Livre Blanc » sur les Droits de l’Homme au Gabon ?
Rose Melighe : « Bien sur que je l’ai lu et je crois que ce « Livre Blanc », qui a d’ailleurs été cité hier en exemple, contient tout ce qui doit être dit sur les droits de l’homme et nous sert de bréviaire en ce moment, pour suivre ce qui est fait dans notre pays en matière de droits de l’homme ».
Gabonews : Comment le pouvoir législatif peut-il se mettre en cheville avec le pouvoir judiciaire, quand il s’agit d’élucider des cas de violation flagrante des droits de l’Homme ?
Rose Melighe : « Déjà je peux vous dire qu’en ce moment au Parlement, il n’y a pas une commission mise en place, en tant que telle, pour suivre ces questions. Je sais que des enquêtes parlementaires sont menées en l’espèce. Je crois qu’il faut une commission de suivi, en relation avec la Justice, les ONG et le gouvernement, pour mieux cadrer tout ce qui se fait en la matière. Nous allons le suggérer. »
« C’est très important pour les parlementaires que nous sommes, de suivre ce qui se fait au niveau de la Justice. Dans notre commission nous avons heureusement une magistrate, qui nous a expliqué les difficultés qui peuvent se poser quand un texte est adopté et qu’il n’est pas en phase avec ce qui se fait dans nos institutions au niveau national. Il est quand même important qu’il y ait une synergie entre la Justice, le Parlement et le Gouvernement, pour mieux suivre ces questions de Droits de l’Homme ».