Au terme des travaux de la première session ordinaire de l’exercice 2009 du Conseil économique et social (CES), le 5 mars dernier, son président, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, a invité les autorités à clarifier les conditions d’exercice du droit de grève, la mise en place d’une cellule de dialogue dans chaque ministère ainsi que la mise en place d’un cadre de concertation entre les partenaires sociaux et les acteurs non étatiques sous l’égide du CES pour l’élaboration d’un nouveau contrat social.
L’embrasement du front social au Gabon a été l’un des points débattus au cours de la première session ordinaire de l’exercice 2009 du Conseil économique et social (CES) qui a tenu ses assises du 17 février au 5 mars dernier.
Au terme des travaux, le président du CES, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, a reçu le secrétaire exécutif du Syndicat national de la Fonction publique et de la réforme administrative (SYNAFOPRA) pour cerner les contours de la grève dans ce département.
«Nous sommes venus recueillir les avis et les conseils du président du CES. Il nous a donnés des orientations pour une sortie de crise et nous allons consulter notre base pour voir ensemble ce que nous pouvons faire», a rapporté le secrétaire exécutif du SYNAFOPRA, Jacques Ada.
Le président du CES a expliqué aux leaders syndicaux de ce département que «la fonction publique est un secteur très important. Pour tous les problèmes, la plupart des solutions passent par la Fonction publique», a poursuivi Jacques Ada.
Aussi, «rester longtemps en grève n’est pas bon pour le reste des secteurs d’activités et nous espérons que dans les jours qui suivent, nous pourront aller vers la suspension de la grève, si le ministre de la Fonction publique accepte les propositions de la commission que nous avons mise en place», a conclu le secrétaire exécutif du SYNAFOPRA.
Au terme de l’entretien, le président du CES a déclaré qu’il importait «de clarifier les conditions d’exercice du droit de grève, les deux impératifs catégoriques, au demeurant contradictoires, du droit de grève et du service minimum, se régulant aujourd’hui par le biais du rapport de force».
A cet effet, «le CES propose que le législateur se saisisse de cette question difficile en proposant un équilibre raisonnable censé tenir compte non seulement des pratiques internationales mais également des spécificités de l’économie gabonaise», a estimé Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou.
Le président du CES a également exhorté les autorités à structurer les parties prenantes au dialogue social en le dotant d’interlocuteurs qualifiés et légitimés par un vote ou une désignation consensuelle.
Le président du CES recommande une étude objective dans chaque département sur les questions de rémunération, les conditions matérielles de travail, les avantages sociaux, la distribution des fonds communs ou encore les droits des travailleurs. Ainsi chaque ministère sera à même de mettre en place en son sein un cadre permanent de concertation visant à prévenir les conflits et à les résoudre au plus vite s’ils éclatent.
Le CES a enfin souhaité que le gouvernement puisse organiser un cadre de concertation entre les partenaires sociaux et les acteurs non étatiques, placé sous l’égide du CES, afin de réfléchir à l’élaboration d’un nouveau contrat social capable de limiter l’apparition de tels conflits en cascade. A cet effet, le CES demande d’être doté des moyens nécessaires pour mener à bien ce projet.