La presse gabonaise s’inquiète cette semaine du manque de « visibilité sur le terrain » à 32 mois de la CAN, Coupe d’Afrique des nations de football 2012, que le Gabon doit co-abriter avec la Guinée Equatoriale, l’harmonisation du prix du gaz butane tout en revenant longuement, dans la quasi-totalité des journaux, sur le « lynchage médiatique en France » contre le président Bongo Ondimba.
Gabon- France: « Le Gabon menace de divorcer », titre à « La Une ». « LE NGANGA », hebdomadaire satirique d’investigations, devant ce que « LE SCRIBOUILLARD », autre journal satirique qualifie, également dans sa vitrine, de « lynchage médiatique orienté dont est victime depuis le 26 février 2009, Omar Bongo Ondimba, président de la République ». Cette publication rappelle que « ce lynchage est savamment entretenu par les milieux décisionnels français, qui ont décidé d’exploiter à fonds perdus l’affaire Cardona, du nom de ce français qui avait tenté de rouler Omar dans la farine, en lui vendant une pêcherie dont le retour sur investissement s’était avéré improbable. Sinon impossible ».
Depuis lors, poursuit notre confrère, « le monde en entier a appris le gel, en France, des avoirs du chef de l’Etat gabonais. On parle d’une somme avoisinant les 4.200 000 euros. Placés sous séquestre, suite à une décision du tribunal de Bordeaux, les comptes présidentiels sont désormais inaccessibles à leur propriétaire. Jusqu’à ce qu’il veuille bien payer ce que lui réclame René Cardona ».
Placide Moulakou, fondateur de « LE SCRIBOULLIARD » observe dans son billet que « ce qui est troublant dans cette affaire, qui est devenue une vraie affaire politique, c’est le fait pour la justice française d’avoir pris sur elle la décision, pourtant lourde de conséquence, de geler les comptes bancaires d’un chef d’Etat en fonction. Fut-il un chef d’Etat africain ». « Comme si cela ne suffisait pas » note-t-il, « voilà qu’on annonce, toujours en France, l’imminence d’un procès en pénal… contre le même Omar Bongo Ondimba ».
En écho, « L’UNION », quotidien d’informations générales, soutient que ‘’cette cabale’’ relayée par les « médias publics et privés français est une atteinte grave portée à un chef d’Etat étranger » en citant la déclaration du Gouvernement, mercredi, qui mentionnait le « problème de la forte collusion entre la presse et le politique, de manière générale, entre les médias et les groupes de pression. En dépit des appels à la « retenue » du gouvernement gabonais à ces médias. Face à la persistance de tels agissements, insiste le quotidien, « ceux-ci sont susceptibles de conduire à l’assombrissement du ciel des relations que les deux pays, les deux peuples et leurs dirigeants entretiennent depuis des décennies
Face à ce qui précède, « LE NGANGA » lâche « Oui le Gabon menace de divorcer d’avec ce conjoint encombrant et incapable d’assumer. Peut-on aujourd’hui, au nom d’un droit d’inventaire, nous dire qu’est-ce que la France a laissé au Gabon lors de son vrai faux départ en 1960 comme l’ont fait les autres colonisateurs européens avec leurs colonies africaines. Rien ! ».
Toutefois, en pages intérieures, sur 6 colonnes, le même journal conseille « calmons le jeu. Les amis français du Gabon peuvent dormir tranquille. Ils sont bien identifiés. Mais les complices de ceux qui vilipendent le Gabon, ne vont plus avoir le sommeil tranquille. Leurs complices gabonais aussi ne dormiront plus ».
Dans le domaine social, « L’UNION », sous le titre « ce qu’il faut savoir de l’harmonisation du prix du gaz butane sur l’ensemble du territoire », renseigne que « la décision, en début du mois, visant la vente de la bouteille de gaz domestique à 6.000 francs CFA partout dans le pays n’avait pas levé toutes les interrogations. En particulier celles liées à l’attitude des revendeurs, ceux qui amènent le produit dans les localités où il n’existe pas de dépôts agréés et qui seraient désireux de se ménager des marges ». La grande vigilance s’impose. L’attention des services provinciaux de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) des autorités locales comme de celles des consommateurs est attirée par « L’UNION » afin de « couper l’herbe sous le pied des détaillants ».
Dans ce contexte, le correspondant de GABONEWS à Koulamoutou dans la province de l’Ogooué Lolo (centre-est) rapporte que « les commerçants ont décidé de ne plus le vendre créant ainsi une pénurie dans la ville. La révision du prix de ce produit visait entre autres l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Ce qui a d’ailleurs été très bien accueilli par les populations locales ».
« Malheureusement, cette joie n’a été que de courte durée, car les commerçants de la ville ont, pour la plupart, retiré ce produit souvent exposé à l’entrée des magasins, en indiquant à tout demandeur «’’qu’il n’y a pas de gaz’’».
Une situation qui, si elle perdure, s’inquiète le journaliste de l’Agence en ligne, « risque de créer quelques conflits entre clients et vendeurs dans la province ».
Une interpellation, celle venue du « SCARABEE », bimensuel satirique indépendant gabonais, « La Can 2012, on fait quoi maintenant ? » avant d’ironiser « A 32 mois d’une compétition que notre pays doit abriter avec nos voisins de Malabo, c’est la ‘’faille’’ de route », allusion, on le constate au « cahier de charges en matière de construction sportifs et de toutes les situations attenantes, routes et hôtels ».
D’emblée, le journal signale que « depuis les cérémonies de pose des premières pierres effectuées à coups de pompe, rien de tout cela n’est toujours visible sur le terrain », avant d’égrener un « chapelet » de questions soumises au gouvernement : « A quand la réhabilitation du stade omnisport Président Bongo ? A quand le début des travaux du stade d’Agondjé ? A quand les travaux du stade de Franceville ? A quand la fin la des travaux du projet goal à Bikélé? A quand la construction de tous les stades d’entraînement prévus dans le Haut-Ogooué ? ».
« Pendant ce temps, le Nigeria attend allégrement. Toute la Nation retient son souffle » boucle « LE SCARABEE ».