Le Parti démocratique gabonais demande le réexamen en profondeur des accords de coopération du Gabon avec la France. Le PDG dénonce une vaste campagne de déstabilisation menée dans l’hexagone contre le Gabon. Fin février, la presse hexagonale faisait état de la saisie des comptes bancaires en France d’Omar Bongo. « Acharnement médiatique et judiciaire », s’exclame le parti au pouvoir. Les deux pays sont liés par différents accords tant économiques que militaires. En matière financière et économique, la France et le Gabon sont liés par un accord de coopération signé en avril 1983, avec reconduction tacite. Le deux pays maintiennent donc des relations commerciales privilégiées. La France est le premier fournisseur du Gabon et son deuxième client. C’est aussi son premier bailleur de fonds.
Plus de cent cinquante filiales ou succursales d’entreprises françaises y sont présentes dans le secteur pétrolier avec Total Gabon, minier avec Areva qui a signé en octobre dernier trois accords sur la recherche d’uranium. Autres domaines concernés, les banques, la construction, ou encore l’eau et l’électricité.
Le volet militaire, en cours de réexamen
Environ 4 400 Français sont salariés au Gabon. Le volet militaire des relations franco-gabonaises est, lui, régi par les accords de défense et de coopération signés au lendemain de l’indépendance. Ceux-ci prévoient notamment le pré-positionnement des forces françaises au Gabon, en tout 800 hommes. Ce dispositif est actuellement en cours de réexamen au niveau français.
Enfin, autre accord de coopération, celui relatif à la gestion des flux migratoires, signé l’an dernier. Il prévoit des dispositions particulières pour les ressortissants gabonais.
Analyse : Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique, co-auteur de Sarko en Afrique (Plon)
« Quand on dit renégocier les accords, il s’agit des privilèges que la France a au Gabon… Il y a une nouvelle génération de Gabonais autour d’Omar Bongo qui le poussent à radicaliser ses positions vis-à-vis de la France… En échange d’un certain nombre de services, il avait obtenu de ne jamais avoir de problèmes à Paris, et là, on voit qu’il va y avoir une sorte de normalisation… »