A son tour, la diaspora rejoint les réactions qui s’enchaînent dans divers milieux gabonais (Gouvernement, Partis politiques, Société civile) depuis l’amplification de la « cabale infamante » dans les médias français contre « le Président de la République, Chef de l’Etat, ses collaborateurs et sa famille ». Les abondantes réactions de la diaspora, reçues ces derniers jours par GABONEWS etlivrées ici sous forme de synthèse, interviennent au lendemain de la réunion du Bureau Politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG), vendredi 6 mars 2009 à Libreville .
Rappelons que le Parti Démocratique Gabonais, au terme de ses travaux ponctués par une déclaration, avait exhorté « les Autorités françaises compétentes » à mettre fin à une « campagne de calomnies » à l’encontre de son président, Omar Bongo Ondimba, en particulier au sujet des biens immobiliers du chef de l’Etat en France et des comptes qu’il y possède.
Le communiqué final du bureau politique du parti au pouvoir prenait à témoin «le peuple gabonais et la communauté internationale» devant «la vaste campagne de déstabilisation orchestrée depuis quelques mois, contre le Gabon et ses plus hautes Autorités». Et que «celle-ci se développe à travers un acharnement judicaire marqué par une série de plaintes successives contre le président fondateur au mépris du sacro saint principe de l’autorité de la chose jugée».
Au-delà de la ferme condamnation de ces «agissements inqualifiables et inacceptables des personnes qui instrumentalisent à la fois les ONG ayant déposé des plaintes et les médias tant publics que privés» qui vilipendent le chef de l’Etat gabonais, le PDG a «invité le Gouvernement et le Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) à réexaminer en profondeur les accords de coopération entre la France et le Gabon, afin d’opérer une ‘rupture’ d’ailleurs préconisée par les plus hautes Autorités françaises».
Tout d’abord, les gabonais de l’étranger constatent que la locomotive de la majorité présidentielle établit ainsi un constat plutôt sombre de l’Etat des lieux des rapports entre Libreville et Paris, même si le PDG «invite le peuple français et les français du Gabon à rester fidèles à l’amitié légendaire qui les unit aux gabonais et qui bénéficie à la France et au Gabon».
Ensuite, ils observent qu’après un long silence notamment devant la décision fortement médiatisée de la justice française de geler les comptes d’un président en fonction, la France «officielle» a réagi. Le secrétaire d’Etat français à la Coopération, Alain Joyandet, a rappelé que la presse de son pays était « indépendante ».
De Marseille, un ressortissant gabonais écrit qu’on peut apprécier cette réponse (tardive mais non moins cinglante) de Paris devant la pression «conjuguée» de la justice, des ONG et des médias de l’Hexagone sur Omar Bongo Ondimba, «l’un des rares présidents francophiles attachés au village franco-africain», pour citer un spécialiste des relations France Afrique.
Avant de poursuivre en notant que de toute évidence, le « Monsieur Afrique » du gouvernement français a rappelé à qui feignait encore de l’ignorer que les autorités gouvernementales de son pays n’avaient aucune influence dans les choix stratégiques de la presse de tous bords. Que la médiatisation de toutes ces « affaires » découlait de la liberté de la presse.
Il importe de souligner que sous tous les cieux «le rôle des pouvoirs publics est avant toute chose de garantir le respect de l’honorabilité des dirigeants étrangers».
A contrario, on peut aisément croire qu’il s’agit là pour une «certaine» France de perpétuer le mythe du colonisateur qui, non seulement, soumet le colonisé à la mendicité éhontée mais aussi à toutes les intrigues et … humiliations. Dans la capitale française, d’aucuns confondent même les «relations privilégiées» ce qui «a valu à tort au Gabon l’image d’une chasse gardée de la France» pour reprendre le texte du Bureau politique du parti Démocratique Gabonais avec leur «insatiable» volonté de créer le chaos à Libreville.
Ce qui pousse à ouvrir une fenêtre, argumente un autre avec une interrogation : comment comprendre la concomitance entre la persistance, le développement de la campagne médiatique en France contre la première institution du Gabon et la disparition, il y a quelques semaines, d’armes guerre lors d’un exercice des forces françaises au Gabon (FFG) au cap Estérias, au nord de Libreville?
Globalement, la diaspora soutient que dans ce climat d’insécurité grandissante, nombreux sont les gabonais inquiets et convaincus qu’il ne s’agit pas du simple vol d’ «un fusil et d’un pistolet » qui se trouveraient dans les mains de personnes non autorisées. Espérons, pour le maintien de la stabilité de notre pays, que d’autres arsenaux plus importants ne seront plus dérobés et retrouvés sur d’autres parties ou frontières du territoire national.
Aussi -assurent ces compatriotes- l’urgence commande d’organiser effectivement la réflexion et le débat sur le futur. La mondialisation implique la diversification et la création de nouveaux espaces de coopération, sans pour autant se renier ou abandonner les axes historiques.
Face à l’acharnement contre le chef de l’Etat gabonais, il n’y a ni fatalité ni un problème particulier quand il faut apporter des réponses devant cette radicalisation des médias français, monopolisés ou dirigés par certains des plus proches des dirigeants actuels.