Des renseignements beaucoup plus précis sur la situation des représentants du BDP-Gabon Nouveau à Libreville font aujourd’hui état de persécutions politiques qui confirment aujourd’hui devant l’histoire et devant le monde que le Gabon n’est pas encore une démocratie.
C?est en effet hier vendredi 4 juillet que cinq (5) représentants du BDP-Gabon Nouveau à Libreville furent incarcérés par les services secrets du régime Omar Bongo, sans que le motif de leur arrestation ne leur ait été communiqué.
Les renseignements dont la direction du BDP dispose en ce moment sont les suivants :
– Dans la matinée du vendredi 4 juillet 2003, des agents des services secrets du régime se présentant comme des employés de la DGR (Direction Générale des Recherches) emportèrent avec eux quatre de nos membres, dont les noms seront communiqués ultérieurement. Ces membres étaient des collaborateurs de Monsieur Hugues Bessacque, qui est le Président du Comité de Coordination Nationale du BDP-Gabon Nouveau et Ministre du Transport, de l’Urbanisme, des Travaux Publics et de l’Aménagement du Territoire du gouvernement de salut national en exil du BDP-Gabon Nouveau. Les dernières nouvelles font état de possibles violences ou tortures physiques sur les 4 membres arrêtés pour leur arracher de l’information sur le BDP et les forcer à révéler des noms de responsables. Les 4 membres sont actuellement détenus à la DGR, qui se trouve au centre-ville même, dans un conglomérat d’immeubles administratifs proches de la Présidence de la république.
– C?est dans ce contexte de violence et d’intimidation physique et psychologique que l’un des membres arrêtés fut forcé, dans la journée du vendredi, à prendre contact par téléphone avec Hugues Bessacque pour un rendez-vous urgent sur la situation. Evidemment, le membre était accompagné par les agents de la DGR qui, devant témoins de famille et autres s’étant attroupés, demanda à Monsieur Hugues Bessacque de le suivre. Monsieur Bessacques finit donc par se rendre à la DGR où il fut, dans la journée de samedi, mis en prison pendant environ deux heures, puis interrogé par la DGR dans un contexte d’intimidation.
– Monsieur Bessacque fut relâché un peu plus tard dans la journée, mais reçu l’obligation de revenir à la DGR dans l’après-midi pour faire une déposition. Dans l’après-midi de vendredi, Monsieur Bessacque revint à la DGR comme prévu, et il fut encore interrogé par les agents de la DGR, qui cette fois voulaient savoir où habitait Monsieur Prosper Edou, le deuxième représentant du BDP au Gabon. Contrairement aux renseignements initialement reçus par la direction du BDP, Monsieur Edou n’avait pas été arrêté vendredi avec Monsieur Bessacque et les quatre autres membres du BDP. Ceci parce que les services de renseignement du régime ne semblaient pas savoir où il habitait. L?interrogatoire de Monsieur Bessacque montrait donc qu’ils souhaitaient également mettre la main sur Monsieur Prosper Edou, qui est Vice-Président du Comité de Coordination Nationale et Ministre de la Justice, du Droit Traditionnel et de l’Egalité devant la Loi du gouvernement de salut national en exil du BDP-Gabon Nouveau.
– Mais au lieu de relâcher immédiatement Monsieur Bessacque, les agents de la DGR le mirent en prison et Monsieur Bessacque dut passer la nuit du vendredi au samedi dans les geôles de la DGR. Monsieur Bessacque fut relaxé samedi matin, mais avec l’obligation d’emmener avec lui des agents de la DGR qui devaient aller avec lui au domicile de Monsieur Prosper Edou pour l’arrêter lui aussi. Les agents de la DGR firent comprendre à Monsieur Bessacque que les 4 membres du BDP arrêtés ne seraient pas libérés tant que Monsieur Edou ne se serait pas rendu à la DGR pour déposition. Monsieur Bessacque parvint cependant à fausser compagnie aux agents de la DGR.
C?est donc dans cette situation assez tendue que se retrouvent les membres du BDP au Gabon. Le régime Bongo semble avoir décidé de se lancer dans la persécution directe et l’intimidation des membres du BDP, dans l’espoir de leur faire peur ou leur faire abandonner le combat politique. Le BDP est en train de faire tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la libération immédiate de ses membres. La direction du BDP suit également avec attention l’évolution des choses en contact permanent avec les représentants de notre mouvement au Gabon.
Nous notons, au passage, que ces arrestations, persécutions et intimidations arbitraires, qui ne reposent sur aucune loi gabonaise, sont le signe évident d’un régime qui continue à refuser aux Gabonais le droit de s’exprimer librement sur le territoire national. C?est donc là une grave atteinte aux libertés politiques des Gabonais qui souhaitent voir le changement se faire de la manière la plus pacifique possible dans leur pays.
Nous demandons donc aux médias, organismes des droits de l’homme et aux administrations étrangères représentées au Gabon de faire pression sur le régime Bongo pour une libération immédiate des quatre membres du BDP arrêtés vendredi matin et actuellement emprisonnés au centre-ville par la DGR. Nous demandons également au régime dictatorial d’Omar Bongo de cesser les intimidations vis-à-vis de nos représentants, et surtout de cesser la persécution politique à leur encontre.
Nous rappelons à tous que le BDP et ses représentants ne font rien d’illégal au Gabon. Nos activités actuelles, qui se font au su et au vu de tout le monde, entrent dans la droite ligne de l’implantation légale de notre mouvement politique au Gabon, et ces activités sont autorisées par la loi gabonaise actuelle. L?arrestation et la persécution de nos représentants et membres à Libreville ne peut donc que découler de l’arbitraire d’un régime dictatorial qui n’a pas changé depuis 36 ans et qui continue à priver les Gabonais du droit de choisir librement leur camp politique et de s’opposer à lui.
Nous soumettons donc aujourd’hui à la communauté internationale la preuve matérielle que le régime Bongo est toujours un régime dictatorial et que les libertés politiques des Gabonais, notamment leur droit à la libre expression, sont toujours bafouées au Gabon où le régime Bongo est en train de ramener notre pays à une dictature pure et dure. L?arrestation arbitraire de nos membres et leur persécution par le régime Bongo devraient interpeller la communauté nationale et internationale sur la nécessité d’un changement de régime au Gabon, car c’est à ce seul prix que la paix, le bien-être, le respect des droits citoyens du peuple et la décence seront rendus aux Gabonais.
Nous appelons la communauté étrangère et gabonaise à exercer sur le régime Bongo la pression nécessaire pour non seulement obtenir le plus rapidement possible la libération de nos représentants, mais aussi obtenir la libéralisation du paysage politique gabonais, afin que le peuple gabonais puisse librement et immédiatement commencer à jouir de ses libertés politiques.
Nous appelons les organismes bancaires tels que le FMI et la Banque Mondiale à bloquer toute aide financière au régime Bongo tant qu’il ne se sera pas créé au Gabon les conditions de réforme et de démocratie qui puissent garantir aux Gabonais le bien-être politique et économique qu’ils méritent.
Fait à Montclair, New Jersey, le 5 juillet 2003
Pour le Comité Directeur du BDP-Gabon Nouveau
Dr. Daniel Mengara
Coordinateur
BDP-Gabon Nouveau