Il n’y a plus aucun doute dans l’esprit des Gabonais. Notre pays n’arrivera plus à quoique ce soit de bon tant qu’Omar Bongo et son régime seront au pouvoir. Le départ immédiat et inconditionnel d’Omar Bongo et de son équipe se doit donc de devenir, pour tous les Gabonais, la seule voie du renouveau pour une nation meurtrie comme la nôtre. Le Gabon a plus que jamais besoin de se donner un nouveau souffle, mais ce nouveau souffle ne peut s’obtenir que hors du carcan animalisant du bongoïsme.
S’il y a une chose que la grève des étudiants actuellement en cours au Gabon a démontré, c’est que l’incompétence du régime Bongo a atteint des proportions totalement inacceptables. Inacceptables parce que les revendications actuellement présentées par les étudiants sont à peu de choses près celles-là mêmes qui furent à l’origine du déclenchement de la grève historique de 1989-1990. Si donc, près de 14 ans plus tard, et après plusieurs autres grèves et fermetures de campus, les étudiants continuent à réclamer les mêmes améliorations de leur quotidien académique, c’est que le régime Bongo n’a vraiment plus rien à apporter à un pays comme le Gabon. En effet, quand un état comme celui de Bongo en vient à se montrer incapable de résoudre les petits problèmes que rencontrent notre modeste système éducatif, c’est que la léthargie a atteint son comble le plus intolérable.
Ce qui est choquant c’est que Bongo et ses sbires ne soient jamais arrivés à comprendre que sans un système éducatif bien financé, le Gabon ne sera jamais capable de se doter d’une économie suffisamment forte pour affronter les grands défis de la mondialisation. A un moment où, 40 ans après son indépendance, le Gabon manque encore de cadres à tous les niveaux, le secteur éducatif et la formation devraient être, aux côtés de la santé et des routes, parmi les priorités d’un gouvernement responsable. Mais comme à son habitude, le régime Bongo fait tout le contraire de ce que l’on attend de lui et, plutôt que de répondre aux attentes du peuple, il a préféré se spécialiser dans les brimades, les menaces, la censure et les discours pleins de promesses creuses.
C’est ainsi que, quand pressé par le FMI, le régime se décide à faire des économies, sa première réaction est de couper les bourses des étudiants et de rendre l’obtention des bourses déjà maigrichonnes encore plus difficile. Quand les étudiants se mettent dans la rue pour réclamer des améliorations, la réaction du régime est de menacer de couper les bourses, de fermer l’université et en fait, de totalement priver le Gabon de son avenir. Non, Monsieur Bongo. Le renouveau du Gabon passe forcément par l’éducation et la formation. Quand les étudiants demandent des bourses, il faut les leur donner. Quand les étudiants veulent sortir du pays pour acquérir des formations diverses à l’étranger, il leur faut un soutien immédiat de l’état. L’argent ne manque pas au Gabon et notre pays a plus que jamais besoin d’une politique éducationnelle qui mette l’accent sur l’acquisition de savoirs et de compétences diverses par nos jeunes, afin que ces jeunes se sentent le courage de revenir dans leur pays aider à son développement.
Or, il n’y a pas que les étudiants à demander l’amélioration de leurs conditions de vie et d’étude. Le peuple gabonais tout entier est prêt pour la révolution. Les barrages dressés sur la route par les habitants de Ndendé, les grèves à l’OPRAG, les menaces de grèves des syndicats d’enseignants, la grève de la RTG, et l’humeur globale d’une population exaspérée à tous les niveaux socio-économiques montrent à suffisance que notre pays est sur le bord de l’explosion. Le Gabon est un pays en crise qui se rapproche inexorablement du gouffre d’une révolution violente et il faut être aveugle comme Omar Bongo pour ignorer ce qui aujourd’hui saute aux yeux de tous. Les Gabonais ne veulent plus de Bongo et n’en ont jamais voulu. La fameuse trêve sociale réclamée par le dictateur n’a été qu’une incompétence de plus de la part d’un régime ne sachant plus trop quoi faire pour se maintenir au pouvoir. Au passage, nous avons aujourd’hui les preuves flagrantes d’une trêve sociale ayant accouché d’une souris morte et puante qui ne laisse d’autre choix aux Gabonais que la violence politique pour réclamer leurs droits.
Pourtant, les problèmes auxquels est confronté notre pays sont loin d’être insolubles. Les solutions manquent non pas parce qu’elles n’existent pas. Elles manquent parce que le régime Bongo a été incapables en 36 ans de pouvoir sans partage de subvenir aux besoins les plus élémentaires d’une population portant facile à satisfaire. Pendant 36 ans, le régime s’est contenté d’arroser les Gabonais de discours bongoïstes pompeux à la Jackie-Milles-Diplômes, abreuvant ainsi nos populations de paroles d’espérance éternelle. A chaque nouvel an, Omar Bongo a promis des changements de mentalité, des réformes, des mesures, des rénovations et des refondations qui ne vinrent jamais. A chaque tournée dans le pays, Omar Bongo a vendu aux citoyens une paix impossible, alors même qu’il savait qu’il n’y aurait pas de paix possible tant que le peuple subira la pauvreté et la déprime chronique. Ventre affamé ne peut s’accommoder d’une paix forcée quand, à côté, Omar Bongo et ses complices se gavent impunément des biens du peuple. Si Omar Bongo ne veut pas mettre un trêve dans ses détournements des deniers du peuple, pourquoi veut-il que les Gabonais acceptent la trêve ?
Les solutions aux problèmes qui préoccupent le pays tardent à venir. Les Gabonais n’ont eu droit jusqu’à présent qu’à des pansements provisoires. On promet des développements brusques aux provinces à coup de dizaines de milliards donnés par des pays amis, mais les milliards promis finissent toujours par être détournés par le régime. On commence un tronçon de route pour gagner une élection corrompue, et on l’abandonne pendant 7 ans jusqu’à la prochaine élection. Et c’est ainsi que pendant 36 ans, on mène le pays de pansements provisoires en pansements provisoires. A la longue, les pansements finissent par ne plus avoir d’effet sur les plaies infectées du Gabon.
Aujourd’hui, le peuple est fatigué des promesses d’Omar Bongo. Le peuple ne veut plus d’un état-promesses qui, d’un côté demande aux Gabonais de se conformer à la trêve sociale en se cloîtrant dans ses privations, alors que de l’autre côté, le train de vie de régime continue à ignorer la trêve et de s’empiffrer le ventre avec l’argent du peuple.
Le drame gabonais a donc aujourd’hui atteint les limites du supportable. Car, comment accepter que dans un pays d’à peine un petit million d’habitants, un état avec l’un des revenus par habitant les plus élevés d’Afrique soit chroniquement incapable de doter son pays d’universités et d’écoles dignes de ce nom ? Comment expliquer que dans un pays aussi riche que le Gabon la pauvreté soit si endémique et que 36 ans plus tard il y ait encore 60% de notre population vivant sous le seuil de pauvreté et dans des conditions animalières ? Comment expliquer que nos populations ne puissent pas encore se soigner dignement et meurent de SIDA et de paludisme parce que le régime Bongo aura été incapable de doter notre pays de structures médicales et hospitalières adéquates ? Comment expliquer que nos routes soient encore pour la plupart des pistes d’éléphants non bitumées qui rendent pénibles les déplacements et tuent chaque année des centaines de Gabonais ? Comment expliquer qu’Omar Bongo et son régime aient confisqué la fortune gabonaise et en aient fait une affaire de famille ?
Au moment où des révolutions sanglantes à travers l’Afrique et le monde devraient servir de leçon au dictateur du bord de mer librevillois, et lui instruire de quitter les choses avant qu’il ne soit trop tard, Omar Bongo s’entête. Comme la plupart des dictateurs qui sont tombés brusquement pour cause d’entêtement, Omar Bongo attend-il de voir les Gabonais dans les rues pour comprendre qu’il est désormais temps de partir ? A force de rester aveugle et insensible aux appels désespérés du peuple, Omar Bongo attend-il de voir surgir une armée de rébellion pour enfin comprendre que son temps est passé et qu’il faut déposer le tablier ici et maintenant ?
Le BDP-Gabon Nouveau a plusieurs fois averti le régime Bongo des dangers de guerre civile et de violence qui risquent de subvenir si ce régime ne quitte pas le pouvoir immédiatement. Pourquoi choisir d’être pourchassé aux quatre coins du monde quand on peut tout simplement aller se reposer dans son village et y planter tranquillement les choux ?
Le temps presse et la patience des Gabonais est à bout. Le régime Bongo doit désormais choisir entre deux options : partir du pouvoir maintenant dans le cadre d’un accord des braves négocié avec le peuple gabonais, ou attendre que ce peuple se jette dans la rue pour le chasser du Gabon. Mais que Bongo le sache, les Gabonais ne sont plus dupes. Le moment venu, ils sauront rétablir par tous les moyens possibles les droits qui sont les leurs. A Bongo donc de choisir s’il veut partir dans un cycle de violence qui en fera un paria non seulement au Gabon, mais aussi dans tout pays qui l’accueillera en exil, ou s’il veut rester au Gabon et jouer un rôle de sage en retraite.
Pour le BDP, il n’y a plus de doute, ce n’est ni par les urnes, ni par une réforme interne du régime que le Gabon se débarrassera de sa malédiction politique. Le régime Bongo n’est capable ni d’esprit démocratique, ni de générosité altruiste pouvant mener le pays à un changement positif dans un cadre national concerté. Aujourd’hui, les Gabonais ne veulent plus se laisser voler, piller, brimer, assassiner par un régime bestialisé comme celui de Bongo. Le Gabon ne saurait être la propriété privée d’un individu et les Gabonais sont prêts à reprendre ce qui leur revient de droit.
Nous disons donc à Omar Bongo et à ses complices que la trêve sociale qu’ils auraient souhaité voir observée par les Gabonais n’aura jamais lieu.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que les Gabonais verront votre régime s’engraisser avec l’argent de leur dur labeur, alors que leurs enfants meurent de malnutrition chronique, vivent dans des conditions animalières dans des taudis et n’arrivent même pas à s’éduquer valablement par manque d’infrastructures scolaires adéquates.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que les femmes gabonaises seront laissées à la traîne de la société, exploitées et avilies par un régime qui les condamne à la mort lente par le SIDA, la prostitution, la discrimination, le manque de protections sociales et le délaissement généralisé.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que les enfants gabonais mourront par milliers chaque année de paludisme et de maladies diverses faute de soins de santé adéquats.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que 20% des Gabonais seront frappés de chômage, à un moment où aucune analyse économique digne de ce nom n’entrevoit aucune possibilité d’amélioration dans les années qui viennent vu la ruine actuelle de l’Etat et le manque d’initiatives économiques d’une administration irrémédiablement corrompue comme la vôtre.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que le pays sera frappé par l’insécurité généralisée, la corruption dégradante, l’injustice et l’abus des biens publiques, crimes dans lesquels excelle votre régime.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que des familles entières continueront à être décimées par des accidents inacceptables sur les routes gabonaises que vous avez été incapable de bitumer et de sécuriser après 36 ans assis sur la fortune de notre pays confisquée pour servir vos lubies personnelles et familiales.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que votre régime continuera à tromper nos provinces en faisant miroiter des fêtes de 17 août synonymes de développement alors que vos calculs visent plutôt à utiliser les provinces comme prétexte pour mieux détourner les milliards d’aide offerts généreusement au Gabon par des pays amis.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous ferez du chantage aux provinces en leur faisant miroiter l’organisation des fêtes du 17 août comme seul et unique mode de développement économique.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous vous tromperez d’objectif en croyant que c’est en coupant les bourses des étudiants ou en les menaçant que vous résoudrez les problèmes économiques du Gabon, et ceci à un moment où notre pays a plus que jamais besoin de former des cadres s’il veut s’assurer une main d’?uvre qualifiée capable de relever les grands défis de demain.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous censurerez les médias et mettrez en prison des membres de mouvements politiques d’opposition pour avoir osé vous dire que le temps pour vous de partir était venu.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous vous imposerez aux Gabonais par la fraude électorale, la corruption politique et les modifications illégales de la constitution.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous n’aurez pas compris que vos discours de rénovation refondue et de refondation rénovée n’intéressent plus les Gabonais.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale tant que vous ne vous rendrez pas compte que les Gabonais ne veulent plus de vous, que rien de bon ne peut plus se passer au Gabon tant que vous êtes au pouvoir et que le temps pour vous et votre régime de partir est venu.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale parce que ce n’est pas dans les quelques années qu’il vous reste à vivre que vous pourrez faire ce que vous n’avez pas pu faire en 36 ans de pouvoir sans partage, à un moment où le Gabon avait encore les moyens de ses ambitions.
Non, Monsieur Bongo, vous n’aurez aucune trêve sociale parce que vous n’êtes pas bon pour le Gabon.
Pour le Gabon, donc, une seule solution s’offre désormais : Bongo Doit Partir, par tous les moyens possibles, pour que puisse enfin se construire un Gabon nouveau. Ensemble, peuple gabonais, travaillons pour que cet objectif soit atteint dans les meilleurs délais.
BDP-Gabon Nouveau
New Jersey, USA