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Le BDP-Gabon Nouveau condamne l’arrestation de trois étudiants au Gabon.

Montclair, New Jersey, 11 mai 2004 – Le BDP-Gabon Nouveau condamne avec la plus grosse énergie l’arrestation arbitraire et fantaisiste de trois étudiants de l’Université de Libreville par le régime dictatorial d’Omar Bongo.

Le BDP-Gabon Nouveau, après enquête auprès de ses sources à l’université Omar Bongo (UOB)  de Libreville, estime que messieurs Raoul Ovono Abessolo, Roland Mbadinga Koumba, et Guy-Roger Ngogho-Ngogho, principaux responsables du syndicat étudiant FORCE (Fraction organisée pour la restauration de la conscience étudiante), ont été arrêtés Jeudi 6 mai 2004 sur la base d’accusations fantaisistes et sans fondement. Les chefs d’accusation retenus contre eux par le procureur de la République, notamment ceux relatifs aux menaces contre le recteur et à l’abus de confiance, sont de nature fallacieuse et traduisent plutôt de sombres règlements de compte politiques à l’encontre d’étudiants jugés trop dangereux pour la stabilité du régime en place.

Le BDP-Gabon Nouveau constate en effet que les chefs d’accusation avancés par le procureur pour justifier l’incarcération des étudiants ne résistent pas aux faits suivants :

1) A propos des menaces contre le recteur :

Notre enquête auprès des étudiants et du corps administratif de l’UOB laisse entendre une falsification honteuse de la lettre des leaders du syndicat FORCE par les autorités rectorales, qui y ont été directement poussées par le régime Bongo ; la lettre originelle que les leaders du Syndicat FORCE avaient adressée au recteur en guise de protestation contre leur exclusion ne contenait en effet aucune menace envers les autorités rectorales, mais plutôt des arguments légalistes traduisant les divers vices de formes observés dans la prise de décision d’exclusion, vices de forme qui, de toute évidence, invalidaient la décision d’exclusion et la rendaient caduque, nulle et non avenue. Les autorités rectorales, sous la pression directe du régime Bongo et en complicité avec lui, se sont ainsi livrées à une falsification honteuse de la lettre de protestation des étudiants, y introduisant des menaces et autres formes de discours violents, dans le simple but de justifier la mise hors d’état de nuire de ces syndicalistes étudiants devenus trop gênants pour le régime.

2) A Propos de l’abus de confiance :

L?on peut commencer par se demander un fait très simple : comment une affaire de menaces envers le recteur et d’actes susceptibles de compromettre le bon fonctionnement de l’institution universitaire, une affaire au départ purement universitaire, a ?t-elle fini par devenir une affaire d’état impliquant directement Omar Bongo, dont la confiance aurait été abusée par ces étudiants auxquels il aurait, aux dires du journal gouvernemental L?Union, remis la somme de 100 millions de francs CFA pour financer un soi-disant achat de matériel didactique et la réfection de bâtiments ? Ce lien maladroitement fait entre les événements au sein du campus universitaire et Omar Bongo lui-même cache à peine l’arrangement mafieux que le régime aurait tenté de conclure avec les leaders de FORCE, arrangement qui a fini par capoter, entraînant un règlement de compte direct entre Omar Bongo lui-même, et les trois étudiants incriminés. Les esprits éclairés verront tout de suite que le deuxième chef d’accusation n’a aucun sens : comment peut-on confier aux leaders d’un syndicat obscur, qui n’est même pas le principal syndicat étudiant du pays, la responsabilité d’aller acheter le matériel didactique dont a besoin la principale université du pays et de s’occuper de la réfection des bâtiments de ladite université ? L?achat du matériel didactique et la réfection des bâtiments à l’UOB ne sont-ils plus la seule prérogative des autorités rectorales, et partant, de l’état lui-même ? Et si un tel arrangement avait été fait, pourquoi n’avait-il pas fait l’objet de communiqués publics qui en auraient confirmé le caractère officiel, légal et sérieux ? Sur la base de quoi, et selon quel texte de loi Omar Bongo a-t-il pris sur lui de sortir des caisses du Trésor public les 100 millions de Francs CFA donnés cash à titre privé à ces étudiants devenus tout d’un coup contremaîtres au service de l’état ? Depuis quand les étudiants en tant que personnes privées se substituent-ils à l’état pour entreprendre des tâches qui sont du seul ressort de l’état et qui doivent faire l’objet de contrats officiels et d’appels d’offre, surtout quand il s’agit de la réfection de bâtiments’  Cette louche affaire cache donc une vérité toute simple : Omar Bongo, comme à son habitude, a sorti illégalement 100 millions de francs des caisses de l’état pour corrompre directement les leaders du syndicat d’étudiants FORCE, afin de leur faire abandonner leurs revendications au sein de l’UOB. Il se trouve malheureusement pour Omar Bongo que les étudiants dudit syndicat, après avoir reçu les 100 millions, ne se sont pas tus. Ces étudiants, selon notre enquête, ont tout simplement pris l’argent qu’on leur avait donné, mais n’ont pas pour autant abandonné leurs convictions, qui étaient simplement d’attirer l’attention de l’état sur les conditions de vie et de travail désastreuses qui étaient celles des étudiants et des enseignants de l’UOB, conditions indignes d’un pays comme le Gabon. Ce qu’Omar Bongo n’a pas compris est que, outre le problème endémique du paiement irrégulier des bourses, ces étudiants ont véritablement à c’ur le désir de voir leur université s’améliorer et que leur donner 100 millions ne servirait pas du tout à les faire taire. Au contraire, les 100 millions sont devenus pour eux la preuve directe des méthodes Bongo, méthodes qui consistent à dilapider l’argent du pays à corrompre ceux qui osent condamner l’incompétence, plutôt que résoudre directement les problèmes.

Il est par conséquent effarant de voir Omar Bongo donner inutilement 100 millions à trois individus pour les faire taire, alors qu’il aurait suffit d’investir directement les 100 millions en question dans la réfection réelle de l’université pour faire taire non seulement les syndicalistes de FORCE, mais bien d’autres syndicats qui auraient vu là un geste beaucoup plus porteur. Or, quand on sait qu’Omar Bongo, cette année, a déjà dépensé près de 2 milliards de francs CFA à acheter des syndicats d’étudiants et de professeurs pour les faire taire, on tombe véritablement des nues. Omar Bongo ne comprend-il pas que les deux milliards ainsi jetés par la fenêtre auraient suffi à résoudre tous les problèmes courants de l’université, et partant, auraient fait taire les universitaires une bonne fois pour toutes ? Quelle perte inutile de ressources ! Quelles erreurs tactiques ! Deux milliards envolés, donnés à quelques individus, et au passage, aucune réalisation positive concrète à l’université, et donc, continuation des revendications, de l’instabilité et des violences.

Le BDP-Gabon Nouveau constate donc que dans cette affaire, c’est plutôt le régime Bongo qui s’est illustré par des actions hautement illégales : exclusion et arrestation arbitraire d’étudiants à des fins politiques, fabrication de preuves, usage de faux, tentative de corruption, détournement de fonds publics à des fins corruptives, atteinte aux droits constitutionnels de citoyens gabonais et utilisation coercitive des pouvoirs de l’état à des fins politiques personnelles. Si le Gabon était un état de droit, ces simples faits auraient dû entraîner une enquête judiciaire immédiate contre Omar Bongo en personne. Et comme la culpabilité d’Omar Bongo ne fait aucun doute au vu de l’article de l’Union qui affirme clairement que c’est Omar Bongo lui-même qui a ordonné au Ministère des finances de débloquer 100 millions de francs en faveur des trois syndicalistes, les preuves contre Omar Bongo sont irréfutables : nous avons l’aveu direct de Bongo dans l’article de L?Union, et les témoins : les trois étudiants auxquels on a fait remettre les 100 millions au nom de Bongo en personne. Omar Bongo aurait ainsi dû déjà démissionner de ses fonctions, vu l’aveu public qu’il vient de faire au travers de L?Union. S?il y a donc abus de confiance, cet abus ne peut certainement se constater vis-à-vis d’Omar Bongo. Le seul abus de confiance ici est celui commis à l’encontre de l’état Gabonais par Omar Bongo, et pour cela, la justice gabonaise devrait immédiatement instruire une enquête contre Omar Bongo et l’obliger non seulement à restituer de sa poche les 100 millions sortis illégalement du trésor public, mais aussi à démissionner immédiatement de ses fonctions pour se soumettre à une arrestation qui l’enverrait à Gros-Bouquet partager le sort pénitencier des étudiants qu’il a fait mettre en prison.

Constatant donc la nature fallacieuse, tendancieuse, arbitraire et abusive de ces arrestations arbitraires, le BDP-Gabon Nouveau somme Omar Bongo :

1) de libérer immédiatement les étudiants incarcérés arbitrairement sur ses ordres directs

2) de restituer immédiatement à l’état gabonais les 100 millions de Francs CFA sortis illégalement du trésor public

3) de se mettre immédiatement à la disposition de la justice gabonaise pour répondre des chefs d’accusation suivants : exclusion et arrestation arbitraire d’étudiants à des fins politiques, fabrication de preuves, usage de faux, tentative de corruption, détournement de fonds publics à des fins corruptives, atteinte aux droits constitutionnels de citoyens gabonais et utilisation coercitive des pouvoirs de l’état à des fins politiques personnelles.

Le BDP-Gabon Nouveau, devant l’atteinte grave aux droits constitutionnels de Messieurs Raoul Ovono Abessolo, Roland Mbadinga Koumba, et Guy-Roger Ngogho-Ngogho, déposera dans les tous prochains jours une requête auprès d’Amnesty International pour que cette affaire recueille le retentissement international qu’il faut, afin d’attirer l’attention du monde sur la recrudescence inacceptable de la dictature bongoïste au Gabon, dictature qui n’hésite devant rien pour se livrer à des exactions criminelles à l’encontre du peuple Gabonais.

Le BDP-Gabon Nouveau, encore une fois, condamne ces arrestations à caractère politique, ordonne au régime Bongo de libérer les étudiants incarcérés et invite le peuple gabonais à prendre le courage qu’il faut pour, dès maintenant, se préparer aux gros soulèvements qui ne manqueront pas de s’exprimer bientôt au Gabon pour chasser du pouvoir Omar Bongo et ceux qui, avec lui, se font les complices des viols, vols et brimades auxquelles le peuple gabonais est soumis depuis 38 ans.

Fait à Montclair, le 11 mai 2004

Le Comité Directeur
Le Gouvernement gabonais de salut national en exil

BDP-Gabon Nouveau
P.O. Box 3216 TCB
West Orange, New Jersey 07052, USA
Tel: 973-253-0072 / 973-655-5143
Fax: 973-253-0072 / 973-655-7909
Email: bdp@bdpgabon.org
Site: https://www.bdpgabon.org

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