Gabonaises, gabonais, chers compatriotes.
Le Gabon a aujourd’hui 44 ans.
Je vous souhaite donc à tous de joyeuses fêtes pour le 44e anniversaire de l’indépendance de notre cher pays.
Le Gabon, notre pays, mérite notre amour. Aimer le Gabon, c’est s’investir totalement dans son renouveau, dans son développement et dans son bien-être. Aimer le Gabon, c’est non seulement se préoccuper du sort de sa mère, de son père, de son frère, mais aussi du sort de tous ses compatriotes, quelque soit leur origine ethnique.
L’occasion du 17 août devrait ainsi être pour toute la nation une occasion de réjouissances, où les Gabonais unis dans le patriotisme et la prospérité, se donneraient la main pour fêter ensemble leur destinée commune. Il se trouve malheureusement qu’une caste de malfrats, dirigés par Omar Bongo depuis bientôt 38 ans, a décidé de prendre en otage notre pays. Et à cause de cela, notre pays souffre de pauvreté, de dictature et de tares diverses.
Il est devenu coutume pour Omar Bongo à chaque 17 août de vendre aux Gabonais les bienfaits de la paix. De promesses en promesses répétées chaque année et jamais réalisées, nous en sommes aujourd’hui réduits à devoir nous contenter de la paix bongoïste que demande Omar Bongo aux Gabonais. La paix, pour ce Monsieur, semble être un mot vide que l’on peut balancer comme cela à tout bout de champs. Les questions que le BDP voudrait voir posées à Omar Bongo sont les suivantes:
– Les milliers d’enfants gabonais qui meurent de malnutrition dans notre pays chaque année mangent-ils la paix?
– Les Gabonais qui meurent de SIDA dans un pays sans politique de la santé comme le nôtre se soignent-ils avec la paix?
– Les Gabonais qui meurent de paludisme et d’autres maladies banales dans un pays sans hôpitaux décents comme le nôtre se soignent-ils avec la paix?
– Les 60% de Gabonais qui, près de 38 ans après l’arrivée de Bongo au pouvoir, vivent encore sous le seuil de pauvreté mangent-ils la paix ?
– Que vaut la paix de Bongo quand on a le ventre vide, quand on est sans travail, sans hôpitaux, sans médicaments, sans routes, sans écoles et sans avenir, justement parce que c’est Bongo et ses complices qui ont volé tout l’argent qui aurait dû servir à améliorer la vie des Gabonais ?
Non, mes compatriotes, la paix sans développement n’a pas de sens. Cela fait 37 ans qu’Omar Bongo nous chante la paix, et à chaque campagne électorale, à chaque 17 août, à chaque discours, il vous demande la paix. Est-ce qu’on mange la paix ? Quand on a la paix, est-ce qu’on la demande? La raison pour laquelle Omar Bongo année après année, 17 août après 17 août, discours après discours, vous demande la paix, c’est justement parce qu’il sait qu’il n’y pas la paix au Gabon. Au Gabon, il y a la paix de la dictature, la paix imposée par la censure journalistique et politique, la paix imposée par l’armée et l’état policier, la paix achetée par la corruption et les cuisses de dindon.
Cette paix là, mes chers compatriotes, n’est pas une vraie paix. Dans un pays comme le nôtre, seul le développement et le progrès économique dans un cadre démocratique concerté apporteront la paix, celle qui repose sur l’état de droit et non l’état de terreur.
Il est à ce niveau surprenant qu’Omar Bongo n’ait, près de 38 ans plus tard, rien de mieux à proposer aux Gabonais que la paix. Ce que Bongo ne vous dit pas c’est que, à cause de sa dictature, de la fraude électorale, du favoritisme, du refus de développer le Gabon et du détournement de deniers publics dont son régime s’est fait le spécialiste, Omar Bongo est la personne qui tue la paix et qui causera la guerre civile au Gabon.
Omar Bongo pour faire peur aux Gabonais aime faire référence aux pays dans la souffrance et la guerre civile comme la Côte d’Ivoire. Mais ce qu’il ne vous dit pas c’est comment la Côte d’Ivoire en est arrivée à cet état de guerre civile et de souffrance. La Côte d’Ivoire est arrivée à la guerre civile parce qu’elle a eu un président comme Omar Bongo qui refusait la démocratie et a préféré mourir au pouvoir. Quand un président dictateur s’accroche au pouvoir toute sa vie et y meurt sans préparer démocratiquement la relève, c’est le chaos et la guerre civile assurée. Bongo, qui va se représenter en 2005, aura ainsi fait 38 ans au pouvoir. S’il gagne en 2005, il restera au pouvoir 7 ans de plus, c’est-à-dire qu’il aura fait 45 au pouvoir. Et comme il a changé la constitution pour pouvoir se représenter ad vitam aeternam, c’est que Bongo, comme Houphouët-Boigny, veut mourir au pouvoir. Et que va-t-il laisser derrière lui quand il mourra ? La misère, la division et les querelles politiques. Comme la Côte d’Ivoire, le Gabon sera un pays dans la guerre civile et le désordre. La solution, pour gagner la paix, n’est donc pas de laisser Bongo mourir au pouvoir. La solution, c’est le départ immédiat de Bongo, car 38 ans, c’est déjà trop. Si Bongo veut rendre un vrai service à la nation et sauvegarder la paix au Gabon, c’est maintenant qu’il doit partir, pas hier, pas demain, mais aujourd’hui.
La raison pour laquelle Bongo doit partir est simple: s’il n’a pas pu développer le Gabon en 38 ans de pouvoir, ce n’est pas dans les 7 ans qu’il lui reste à vivre qu’il va le développer. Bongo n’a plus d’idées et son discours du 17 août le prouve. Ce discours montre deux faiblesses principales dans le terrible et désastreux plan de développement du Gabon qu’a présenté Bongo à la nation gabonaise :
1) Bongo dit que le développement du Gabon est maintenant lié aux fêtes tournantes du 17 août. Mais quelle honte pour le Gabon, mon dieu, quelle honte ! Bongo sait-il au moins ce qu’il dit et ce qu’il fait’ Si maintenant les provinces du Gabon doivent attendre le 17 août pour recevoir de l’argent et ainsi espérer se développer, cela ne veut-il pas dire que chaque province devra attendre 9 ans avant que Bongo ne repense à cette province? Mon dieu, quelle honte pour le Gabon, surtout quand on sait que l’argent que Bongo donne aux provinces lors du 17 août vient de donations faites au Gabon par des pays amis comme la Chine, la France, le Canada, parmi d’autres. Cet argent, en plus, finit toujours par être détourné par tous les requins du régime, y compris Omar Bongo lui-même. A la fin, les populations des provinces finissent par se retrouver avec les mains pleines de promesses, et des chantiers inachevés. Même pour construire dans son propre pays les immeubles qui doivent abriter les symboles de la souveraineté nationale comme l’Assemblée nationale, le sénat et la radio-télévision, Omar Bongo doit aller mendier l’argent dans d’autres pays. A quoi donc sert l’argent du Gabon que Bongo pompe chaque jour des caisses de l’état’
2) Bongo prie aussi les Gabonais d’être patients et de lui donner la paix pendant 14 mois, c’est-à-dire un an et deux mois. Pourquoi? Parce qu’il attend que le FMI puisse lui donner de l’argent. Mais, mon Dieu, quelle honte pour le Gabon! Comment expliquer que dans un pays riche comme le Gabon, celui qui se dit président soit obligé de se transformer en président mendiant, attendant la faveur soit du FMI, soit de la France, soit de la Chine pour espérer développer son pays, construire un immeuble ou acheter des médicaments ? Où passent donc tous les milliers de milliards que le régime encaisse chaque année du pétrole, du bois et autres richesses du Gabon’ Cette année par exemple, le baril de pétrole a atteint 50 dollars sur le marché international. Cela veut dire que le Gabon est en train d’encaisser près du double des revenus qu’il encaissait du pétrole en 1989 ou même en 1998. Où va cet argent et pourquoi Bongo a-t-il besoin de continuer à endetter sans raison le Gabon alors que le Gabon peut s’en passer ?
Mes chers compatriotes, le Gabon n’a besoin ni de l’argent de la Chine, ni de l’argent du FMI pour se développer. Une gestion rigoureuse du Gabon dans le contexte d’un état réformé peut faire que, en 5 ans seulement de politique de développement, on dégage assez d’argent pour:
– que chaque gabonais ait un travail dans lequel il gagnerait bien sa vie
– que les salaires actuels des Gabonais les plus démunis soient doublés
– qu’il y ait un système de sécurité sociale efficace au Gabon qui prendrait en charge tout le monde.
– qu’il y ait des médicaments, des hôpitaux et des médecins dignes de ce nom pour soigner gratuitement les Gabonais partout dans le pays
– qu’il y ait des routes bitumées partout au Gabon, y compris le désenclavement de Port-Gentil par autoroute.
– qu’il y ait des écoles gratuites et compétentes partout au Gabon, avec au bout, des formations menant à l’emploi dans un cadre de gestion rationnelle et d’adéquation formation-emploi.
– que les bourses des étudiants soient doublées et le retour au pays de ceux partis étudier à l’étranger soit toujours accompagné de structures d’accueil menant rapidement à un emploi.
– que tous les bidonvilles et matitis du Gabon soient totalement réhabilités et transformés en zones urbaines habitables avec lignes privées d’électricité, de téléphone, d’eau, de télévision et Internet par cable, pour projeter le pays dans l’ère de l’hyper-information.
– que l’on mette en place une politique de fortification du secteur privé par l’encouragement et le financement de la libre entreprise d’une manière qui puisse mener au renforcement du marché national.
– Et bien d’autres choses encore.
Au Gabon, il y a assez d’argent pour cela sans que l’on ait besoin de devenir mendiant auprès du FMI, de la Chine ou autres. Cet argent est coincé dans les comptes privés d’Omar Bongo, de sa famille et de ceux qui sont complices avec lui pour tuer et dépecer le Gabon.
Pour que le Gabon se développe et retrouve la paix, il ne suffit pas de chanter le mot paix n’importe comment sur tous les toits, avec à l’appui des cuisses de dindon. Ce qu’il faut, c’est une réforme démocratique pouvant mener à l’établissement d’un état de droit et de démocratie dans notre pays. Ce n’est qu’à ce moment que le Gabon pourra se développer valablement et vivre dans la paix.
Mes chers compatriotes,
Au cours d’une interview diffusée sur RFI le 29 octobre 2003, Omar Bongo a fait référence au BDP comme un mouvement mesquin et sans élégance. A cette occasion, à la question de savoir ce qu’il pensait du BDP, Omar Bongo lança un défi à notre mouvement en disant, et je le cite: « venez au Gabon, constituez-vous en un parti politique qui s’appellerait Bongo Doit Partir, et ce parti présentera son candidat contre Bongo et on verra qui battra l’autre ».
Mes chers compatriotes, nous sommes prêts à relever ce défi. La question que nous, au BDP, posons cependant à Omar Bongo est la suivante. Est-il capable de gagner une élection démocratiquement organisée contre le BDP?
Une chose est de faire de grandes déclarations et de dire de grandes paroles quand on se réfugie derrière l’armée, la fraude et la corruption électorale pour voler des élections. Une autre est de se comporter en homme avec des couilles, capable de gagner proprement une élection, avec ses propres capacités et non celle de l’état ou de l’armée.
A Omar Bongo donc, mais aussi à la nation gabonaise, nous voulons montrer, contrairement à ce que Bongo avait dit sur RFI, que nous savons aussi être élégants. Nous répondons donc au défi de Bongo par un contre-défi. Nous disons à Omar Bongo qu’il n’est pas un homme et qu’il n’a pas de couilles. Un homme, ce n’est pas que la bouche qui fait de grosses déclarations dans le vide. Un homme, c’est celui qui sait faire face à son adversaire par le fair-play et qui sait reconnaître son échec ou son incapacité quand il a été battu. Omar Bongo n’a jamais eu ni le sens du fair-play, ni la capacité de reconnaître son incapacité, comme un homme digne le ferait.
Nous disons donc à Bongo que le BDP acceptera son défi le jour où il se comportera en homme. Pour nous montrer qu’il est un homme avec des couilles, nous disons à Bongo que nous sommes prêt à laisser de côté notre virulence, nos multiples revendications, nos injures, notre impolitesse, mais il faut le mériter. Pour voir un tel changement s’opérer au BDP, Bongo doit accepter aujourd’hui et maintenant deux petites conditions:
1) ne plus mettre des bâtons dans les roues du BDP et accepter sa légalisation immédiate: ce qui veut dire accepter que le BDP puisse tranquillement venir au Gabon livrer son message d’espoir aux Gabonais.
2) accepter que les élections présidentielles de décembre 2005 soient entièrement organisées par l’ONU.
Ces deux petites conditions montreraient en effet aux Gabonais que Bongo est un homme qui ne craint ni le discours du BDP, ni le fait que l’élection soit entièrement organisée par l’ONU. Ce sont donc là deux petites conditions qu’un homme avec des couilles et qui se croit capable peut facilement accepter.
Si Bongo veut relever ce défi, je suis prêt à faire le déplacement sur le Gabon à la tête d’une équipe du BDP rencontrer Bongo et mettre en place une commission qui va se charger de préparer un mémorandum d’accord sur l’organisation des élections par l’ONU en 2005, mémorandum qui sera alors envoyé à l’ONU après avoir été validé par tous les partis politiques Gabonais.
Une élection entièrement organisée par l’ONU veut dire que l’ONU devra tout reprendre à zéro. En d’autres termes, l’ONU devra:
– dissoudre toutes les listes électorales actuelles et refaire totalement de nouveaux fichiers électoraux basés sur ses propres méthodes de travail.
– annuler les cartes électorales établies par l’état Bongo et délivrer ses propres cartes, qui devront être infalsifiables et disposer de dispositifs de vérification électronique.
– faire son propre recensement général de la population pour mieux juger du vrai nombre de Gabonais dans le pays.
– mettre en place au cours de l’année 2005 des observateurs dans toutes les régions du Gabon, pour surveiller les mouvements des populations et éviter que des gens ne viennent des pays voisins pour voter au Gabon. Les frontières avec nos voisins du Congo, de Guinée Equatoriale et du Cameroun devront être particulièrement surveillées.
– mettre en place ses propres observateurs électoraux qui devront tous venir de pays neutres.
– mettre en place ses propres commissions et bureaux électoraux dans lesquels chaque parti gabonais pourra avoir son représentant.
– Réorganiser les circonscriptions électorales d’une manière qui soit plus logique et plus équitable.
– s’assurer que l’état gabonais ne garde le contrôle d’aucune structure électorale. Le seul rôle que jouera l’état consistera à mettre à la disposition de l’ONU la logistique financière et matérielle nécessaire.
– s’assurer que l’ONU sera le seul organisme a pouvoir valider, puis proclamer le résultat des élections, sans influence directe ou indirecte de l’état gabonais.
Si donc, Bongo veut vraiment montrer aux Gabonais qu’il est non seulement un homme de paix, mais aussi qu’il peut gagner dans la transparence totale une élection au Gabon, qu’il accepte de relever ce défi très simple à relever. S’il l’accepte, alors le BDP viendra au Gabon relever le défi de Bongo. Le BDP présentera un candidat aux élections et on verra alors si Bongo peut, comme il le dit, gagner une élection contre un candidat du BDP. Si Bongo gagne une élection entièrement organisée par l’ONU, alors j’irai moi-même avec le BDP rencontrer Omar Bongo après l’élection et le féliciter devant la nation gabonaise. Mais si Bongo perd, qu’il accepte de partir comme un homme, la tête haute et l’âme tranquille. Au besoin, nous pourrons, avec les Gabonais, donner une amnistie totale aux membres du régime pour qu’ils ne soient jamais poursuivis pour les crimes commis lors de leur exercice. La seule condition de l’amnistie sera pour eux de faire état de leur fortune et d’accepter de rapatrier au Gabon leurs fortunes pour les réinvestir légalement dans le pays en tant que businessmen de droit.
Voilà, chers compatriotes, le vrai enjeu auquel fait face notre pays. Notre pays souffre à cause de son déficit démocratique. Tant que les Gabonais n’auront librement choisi leur président dans le contexte d’un état réformé et démocratique, le Gabon ne connaîtra pas la paix. Une élection entièrement organisée par l’ONU est la seule chose qui aujourd’hui pourra produire, au moins, trois résultats positifs:
1) Une élection entièrement organisée par l’ONU apportera la vraie démocratie au Gabon
2) Une élection entièrement organisée par l’ONU mettra tout le pays d’accord et ramènera l’unité nationale autour de la personne qui sera élue.
3) Une élection entièrement organisée par l’ONU est ce qui assurera le développement et la paix au Gabon.
Si Bongo refuse cette offre simple et cette occasion de montrer aux Gabonais qu’il est un homme de paix et qu’il n’a peur ni du BDP, ni de la transparence électorale, c’est que Bongo est un homme sans couilles qui ne veut pas le bien du Gabon. Dans ce cas, il ne laissera aux Gabonais d’autre choix que la violence pour le chasser du pouvoir.
Le BDP est prêt à relever le défi d’Omar Bongo, mais Omar Bongo peut-il relever le simple défi que lui lance le BDP?
Voilà, mes chers compatriotes, la vraie question que les Gabonais doivent se poser en ce 44e anniversaire de l’indépendance de notre pays. Accepter ce défi, c’est permettre au Gabon de s’unir et de prospérer dans l’entente, la communion et le patriotisme. Refuser ce défi, c’est tuer le Gabon.
Faisons le vrai choix de l’unité, de la démocratie et de la paix durables en exigeant d’Omar Bongo qu’il donne la totale responsabilité de l’organisation des élections présidentielles de décembre 2005 à l’ONU, pour que vive le Gabon.
Vive la nation gabonaise!
Vive la nouvelle république!
BDP-Gabon Nouveau
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