Le président Omar Bongo Ondimba (OBO) a annoncé, le 11 janvier, aux membres de son gouvernement qu’ils ne disposeront plus de voiture de fonction. Et ce moins de quinze jours après avoir réduit le nombre des ministres, passé de 50 à 42. La presse locale, qui en fait ses choux gras, s’est empressée de titrer : « Les ministres à pied ». En attendant les textes d’accompagnement, il est peu probable cependant de voir un seul d’entre eux battre le macadam de Libreville pour se rendre au bureau. Ou mettre la main à la poche pour s’acheter un véhicule de fonction. D’ailleurs, au Palais du bord de mer, on explique prudemment que « la mesure ne sera pas rétroactive ». Mais, dorénavant, le ministère de l’Économie et des Finances se bornera à doter tous les départements ministériels d’un parc automobile dans lequel chaque ministre choisira sa voiture.
De toute évidence, cette annonce se veut surtout un signal envoyé à la classe dirigeante sur la nécessité de réduire les dépenses « inutiles et ostentatoires ». Et marque la fin d’une pratique qui voulait qu’à chaque remaniement l’État achète un véhicule de fonction pour les arrivants. Tandis que, explique un cadre de la direction du Budget, « les sortants partaient avec chacun le leur ».
Même si l’impact budgétaire de la mesure reste à évaluer, ce n’est pas le Fonds monétaire international (FMI), gendarme de l’orthodoxie budgétaire, qui s’en plaindra. « Rien que pour l’année 2008, le renouvellement du parc automobile de l’État pourrait coûter 2 milliards de F CFA » (3 millions d’euros), selon un autre cadre de la direction du Budget. L’écho des critiques dénonçant le train de vie de l’État semble être finalement parvenu aux oreilles des dirigeants.