Les derniers développement vécus au Tchad, où une coalition de rebelles venus de l’Est du pays a tenté de renverser le régime du président Idriss Déby Itno par les armes, avant d’être finalement mis en déroute par l’Armée régulière attachée à la défense des institutions légales et républicaines, ont mis en évidence toute l’importance stratégique et diplomatique du Gabon dans la politique africaine de Paris, du moins, à en croire le Quai d’Orsay, vendredi, exprimant « sa reconnaissance » au gouvernement gabonais, prompt à accepter d’accueillir, à Libreville, les ressortissants français fuyant la terrible guerre à Ndjaména tout au long de la première semaine de février.
A cet égard, la « Déclaration » lue par le porte-parole Quai d’Orsay et dont GABONEWS a eu copie, via l’ambassade de France à Libreville, est édifiante :
« Les derniers événements au Tchad ont confirmé l’importance d’avoir un dispositif efficace pour assurer la sécurité de nos ressortissants à l’étranger, priorité absolue du ministère des Affaires étrangères et Européennes. Dans ce contexte, le gouvernement français exprime sa reconnaissance à tous ceux qui ont concouru au bon déroulement de l’opération au Tchad, en particulier le gouvernement du Gabon, dont la collaboration immédiate a très fortement contribué à son succès (…) et pour son efficacité dans l’accueil des réfugiés ».
De l’avis unanime, le moins qu’on puisse dire, au regard du dénouement fragile de cette crise politico-militaire en faveur du gouvernement légal à Ndjaména, confronté aux convoitises de l’or noir abondant au Tchad par les rebelles et l’opposition qui reprochent au régime » d’avoir bradé les richesses du pays », est que la conjugaison des efforts diplomatiques de la France et du Gabon aura nécessairement évité de créer les conditions d’un nouvel embrasement régional.
Enfin, on rappelle que Paris a « fermement » condamné l’opération armée des rebelles. Il en a été de même pour le Gabon, dont le président de la République, Omar Bongo Ondimba a toujours adopté une position de neutralité par rapport aux frères ennemis tchadiens, en encourageant, déjà, à partir de 1982 la négociation entre les différentes parties en conflit à cette époque (gouvernement et opposition), puis en exerçant méthodiquement avec l’aide de la France, des pressions sur le régime en place, afin qu’il se démocratise en vue de hâter la réconciliation nationale.