Le Ranch Nyanga, propriété du groupe SIAT Gabon, a livré au marché gabonais sa première production de viande bovine biologique le 15 février dernier. Il s’agissait de la première phase expérimentale de la commercialisation de la viande bovine d’origine gabonaise, avec la livraison au supermarché Prix Import de Libreville de plus d’une carcasse de taurillon de 250 kilogrammes destinée à la vente.
Le Ranch du Groupe SIAT Gabon, situé dans la province de la Nyanga, a livré le 15 février dernier au supermarché Prix Import de Libreville sa première production de viande bovine pour le marché gabonais. Il s’agissait d’une carcasse de taurillon de 250 kilogrammes qui représentait la première phase expérimentale de la commercialisation de la viande bovine « made in Gabon ».
Construit en 1979 par l’Etat gabonais pour assurer la consommation de la viande bovine produite à l’échelle nationale, le Ranch Nyanga a ensuite été racheté par la section gabonaise de la société d’investissement pour l’agriculture tropicale (SIAT Gabon).
Le directeur d’élevage du Ranch, le docteur vétérinaire Mostin Laurent, a expliqué que la qualité de cette viande biologique provient de l’absence totale d’hormone et d’aliments concentrés dans l’alimentation du bétail. Le cheptel présente des bêtes de type N’dama qui sont réputées pour leur trypanotolérance, qui se définit comme la capacité relative d’un animal à limiter le développement de parasites et leurs effets pathologiques, notamment l’anémie.
Le Ranch pratique un élevage extensif basé sur la rotation des pâturages, la distribution régulière de sel et d’oligoéléments et un suivi de la reproduction. L’élevage compte déjà une centaine de taurillons qui devrait être abattue dans l’abattoir moderne de Tchibanga et commercialisée sur le marché national. La viande est non congelé car l’abattoir de Tchibanga utilise des méthodes d’abattage à la chambre frigorifique, ce qui permet à l’animal abattu le mercredi d’arriver en carcasse à Libreville le jeudi et d’être vendu le vendredi.
L’objectif visé par le Ranch Nyanga du Groupe SIAT Gabon est d’atteindre d’ici 2015 un cheptel de 20.000 têtes de bétail, pour une capacité totale estimée à 25.000 têtes. Les prévisions pour cette échéance portent la production de viande bovine biologique à 4000 carcasses de taurillons par an pour le marché nationale, ce qui couvrirait 25% de la demande locale.
Les concurrents de SIAT Gabon sur ce marché sont essentiellement l’Afrique du Sud et le Cameroun. Le docteur Mostin assure que la viande biologique de Tchibanga est 15% à 20% moins chère que la viande qui arrive d’Afrique du Sud. En revanche, cette viande gabonaise restera plus chère que la viande camerounaise en raison de sa meilleure qualité et de sa traçabilité.
L’objectif à terme serait la transformation locale des carcasses pour en tirer toute la valeur ajoutée avec la mise en place d’un département de coupe dans le nouvel abattoir qui sera édifié sur place. En gagnant des parts de marché sur la viande congelée importée, l’approvisionnement des commerces et restaurants gabonais en viande bovine biologique locale permettrait à terme et de manière progressive de limiter la dépendance du Gabon dans ce segment du marché.