Les responsables de la Banque Mondiale se félicitent de la coopération active développée au fil des années avec le Gabon en vue de renforcer ce partenariat à visage humain, à en croire le Représentant résident de cette Institution de Bretton Woods, Olivier Fremon vantant, mercredi à Libreville, devant les médias nationaux et étrangers, le niveau d’engagement de cet Organisme en terre gabonaise, à savoir 22 milliards 500 millions de francs CFA décaissés depuis près de trois ans jusqu’à ce jour pour contribuer, aux côtés du gouvernement, à lutter contre la précarité et la misère galopantes à l’échelle de l’arrière-pays.

Dressant, au fond, le bilan de ce partenariat entre la Banque Mondiale et le gouvernement gabonais, le Représentant résident de cette Institution multilatérale financière s’est employé à décliner les axes fondamentaux de cette coopération pour bien montrer à l’opinion, comme si celle-ci s’en doutait, que « la coopération entre la Banque Mondiale et le Gabon est bonne ».

« Depuis 2005, notre engagement au Gabon représente un porte-feuille (…) de 22 milliards 500 millions de francs CFA » a affirmé Olivier Fremon.

Soucieux de convaincre son auditoire, il a pris soin de décliner les secteurs prioritaires bénéficiant de cette aide.

Selon lui, il y a, avant tout, un prêt de 25 millions de dollars US, soit environ 11 milliards 250 millions de francs CFA débloqués au profit d’un projet de développement des infrastructures locales des quartiers sous intégrés dans les villes de Libreville (Estuaire), Port-Gentil (Ogooué Maritime), Lambaréné (Moyen Ogooué), Mouila (Ngounié) et Oyem (Woleu – Ntem).

A ce propos, de l’avis du Représentant de Banque Mondiale, « le projet de réalisation de ces infrastructures vont démarrer incessamment, des appels d’offres ont été lancés ».

Ensuite, M. Fremon a évoqué le prêt de 15 millions de dollars, environ 6,5 milliards de francs CFA, en appui budgétaire, destiné à appuyer les politiques de réformes des entreprises initiées par le gouvernement dans le secteur de la Forêt (élaboration du Code forestier, meilleure gestion des attributions des permis forestiers …).

Enfin, ce dernier s’est fait fort de mentionner le don de 10 millions de dollars, soit près de 4,5 milliards de francs CFA destinés à mieux gérer la biodiversité au sein des Parcs nationaux représentant au moins 11% du territoire national.

De toute évidence, donc, ce montant global au profit du Gabon est un signe encourageant, venant de la part de Banque Mondiale, dont on sait qu’elle se remet progressivement d’une grave crise vécue l’année dernière, avec la démission, le 18 mai 2007, de son ancien président, Paul Wolfowitz, discrédité auprès des 12 000 salariés de l’Institution, puis lâché par la Maison Blanche.

C’est d’autant plus un signe encourageant, au final, que ce bilan positif de la coopération entre le Gabon et la Banque Mondiale trace, en creux, une vision de l’avenir de ce partenariat, plus ou moins en phase avec « la priorité numéro un donnée à l’Afrique » par le nouveau président, Robert Zoellick, élu le 1er juillet dernier, sans surprise selon une règle non écrite réservant le poste à un Américain.

Toutefois, il reste que le nouveau président de la Banque Mondiale s’est engagé à distinguer les politiques appliquées d’une part à l’égard d’une Afrique pauvre – celle dont le rythme de croissance n’a pas dépassé 5,5% depuis dix ans- qui a besoin d’infrastructures et des révolution agricole, d’autre part à l’égard de « l’Afrique pétrolière » – 7,4% de croissance par an depuis dix ans- qui réclame une meilleure gouvernance et un service public de patriotes.

GN/JCK/08