Au terme de sa visite officielle de quarante huit heures en terre gabonaise, le ministre des Affaires étrangères portugais, Luis Amado s’est félicité, mercredi, de la qualité des thèmes abordés, à la fois au plan bilatéral et régional, lors des échanges avec sa collègue, Laure Olga Gondjout, chef de la diplomatie gabonaise, ainsi qu’avec le chef de l’Etat, Omar Bongo Ondimba, pendant l’audience au palais de la présidence de la République, où il s’est dégagé une volonté d’ensemble de redessiner la coopération multisectorielle entre Libreville et Lisbonne, dont le porte-voix s’est fait l’écho en montrant l’intérêt d’envisager, mieux que par le passé, de bâtir « une coopération novatrice » aux résultats tangibles.
Au salon d’Honneur de l’aéroport international Léon Mba, peu avant son retour à Lisbonne, le chef de la diplomatie lusitanienne, Luis Amado, a fait part de sa réelle satisfaction d’échanger franchement avec les autorités gabonaises, sur la nécessité de mettre dorénavant en perspectives la coopération bilatérale, pourtant marquée par l’existence d’accords divers, pour le moins rangés à ce jour dans les « oubliettes ».
« Beaucoup d’accords ont été signés dans le passé, mais leur concrétisation n’a pas toujours été effective » a-t-il regretté en répondant à un journaliste lors de sa Conférence de presse.
Se refusant d’être pessimiste face à cette réalité vécue depuis lors, le ministre des Affaires étrangères portugais a tenu à mettre en relief le volontarisme qui s’est dégagé de part et d’autre au cours des discussions, afin de construire ensemble un partenariat renouvelé au plan politique et attrayant du point de vue de l’économie et des Affaires, de telle sorte que les opérateurs économiques des deux pays jouent véritablement le rôle d’acteurs du développement.
« Avec ma collègue ministre des Affaires étrangères, de même qu’avec le président Bongo Ondimba, nous avons dégagé des nouvelles idées pour notre coopération lors de cette visite exploratoire au Gabon » a indiqué Luis Amado en présence de Mme Gondjout et du ministre délégué aux Affaires étrangères, à la Coopération, à la Francophonie et à l’Intégration régionale, Noël Nelson M’Essone.
Soucieux de voir se renforcer le dialogue politique original entre Lisbonne et Libreville, Luis Amado n’a pas hésité à démontrer que moins que le passé à ressasser sans cesse, c’est d’avantage l’avenir qu’il faille regarder avec plus d’imagination et d’optimisme.
D’après lui, « le Portugal a des relations spéciales avec certains pays de la région, Sao Tomé et Principe et l’Angola, en l’occurrence. Ces relations sont politiques et diplomatiques, mais elles touchent également des secteurs comme le Transports aérien. Ce domaine de coopération est l’un de ceux qui pourraient aussi marquer la coopération fructueuse avec le Gabon. Car, après le Sommet UE-Afrique de Lisbonne, le Portugal est concentré à développer ses relations diplomatiques avec l’Afrique. Et le Gabon sera un partenaire» décisif, pour ainsi dire.
« Nous devons intensifier notre dialogue pour obtenir des synergies bénéfiques pour nos deux pays et pour l’ensemble de la région » a-t-il affirmé. A ce propos, justement, le chef de la diplomatie portugaise a fait part de son intérêt à recevoir, à son tour, à Lisbonne, courant avril-mai, la ministre gabonaise des Affaires étrangères, de la Coopération, de la Francophonie et de l’Intégration régionale, Laure Olga Gondjout, avec laquelle, selon lui, « la confiance » a été vite établie.
« A Lisbonne, ma collègue et moi allons nous retrouver en compagnie d’experts. On va définir un cadre de coopération » adaptée aux potentialités énormes des deux pays, encore inexplorées jusque-là. A ses yeux, l’Environnement et la Protection de la Nature – secteur dans lequel le Gabon a acquis un leadership régional – ouvre la voie à cette coopération rénovée et porteuse.
« Pour notre coopération, ce qu’il faut c’est une plate-forme de coopération novatrice » a martelé Luis Amado. A l’évidence, il s’agit d’une vision partagée par Libreville et Lisbonne, déterminées à la concevoir dans une dynamique de politique régionale conçue sur un mode consensuel et adhésif.