Barack Obama a réaffirmé, lundi 10 mars, son intention d’être président, sans se contenter d’une éventuelle vice-présidence de Hillary Clinton, alors qu’il espère donner un nouveau souffle à sa campagne mardi lors d’une primaire dans le Mississippi. « J’ai gagné plus de voix que la sénatrice Clinton, j’ai plus de délégués, donc je ne comprends pas comment une personne qui est en seconde position peut proposer d’être vice-président à celui qui est en première position », a lancé Barack Obama pendant un rassemblement électoral.
Le sénateur a relevé un paradoxe : l’équipe Clinton « vient de passer les deux, trois dernières semaines (…) à dire » eh bien nous ne sommes pas sûrs qu’il (Obama) soit prêt « !. Je ne comprends pas. Si je ne suis pas prêt, comment pouvez-vous penser que je serai un grand vice-président' », a-t-il demandé, faisant rire ses partisans.
Lundi, le directeur de communication de Mme Clinton, Howard Wolfson, était à la peine pour expliquer la logique d’un « ticket » Clinton-Obama. « Mme Clinton ne choisira pas quelqu’un qui au moment où il sera choisi n’aura pas passé le seuil de (crédibilité en termes de) sécurité nationale », a-t-il dit. L’hypothèse de faire équipe avec M. Obama est agitée par Mme Clinton depuis sa triple victoire électorale de la semaine dernière, qui lui a permis de relancer sa campagne. « Si vous les mettez ensemble, leur force est pratiquement impossible à arrêter », a même fait valoir samedi son mari, l’ancien président Bill Clinton. Le camp Clinton a suggéré récemment qu’un ticket avec Obama serait une arme efficace pour battre le candidat John McCain.
Le sénateur de l’Illinois a affirmé que les électeurs ne devaient pas croire qu’ils pourraient avoir les deux candidats à l’investiture démocrate sur le même ticket. S’ils venaient à choisir Hillary Rodham Clinton, ils ne doivent pas penser qu’il accepterait le poste de vice-président, a-t-il expliqué. »Vous devez faire un choix lors de cette élection », a déclaré Barack Obama lors d’un rassemblement à la mi-journée à Columbus. S’il n’a pas totalement fermé la porte à un ticket sur lequel il figurerait en deuxième position, il a suggéré qu’il n’était pas intéressé.
Le camp Obama, sous le coup d’une série de faux pas de ses conseillers en politique étrangère, a fait s’exprimer lundi plusieurs anciens responsables du Pentagone, qui ont tous reconnu au sénateur les qualités nécessaires pour être commandant en chef : « jugement » et « cohérence » pour l’ancien secrétaire à l’armée de terre de Jimmy Carter Clifford Alexander, « humeur égale » pour Whitten Peters, qui fut secrétaire à l’armée de l’air de Bill Clinton, et « fraîcheur de vision », « capacité à rassembler les gens » et « étendue de pensée » pour l’ancien secrétaire à la marine Richard Danzig.
Les observateurs s’interrogeaient lundi sur l’éventuel impact qu’aurait sur sa campagne un scandale touchant un de ses principaux alliés, le gouverneur démocrate de New York Eliot Spitzer, qui a présenté des excuses après que le New York Times eut révélé son implication dans une affaire de prostitution.