Regroupés au sein de l’organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), les employés de Shell Gabon ont confié mercredi soir, dans leur grande majorité, leur profonde satisfaction d’avoir vu leurs responsables être reçus en audience la veille pendant de longues heures, qualifiées d’ « échanges constructifs » par le président de la République, Omar Bongo Ondimba, laissant entendre ainsi de façon implicite que plus rien ne s’oppose à la levée de leur mouvement de grève, donc à la reprise du travail dans le secteur visiblement paralysé par ce long mouvement de grève fondé sur des revendications objectives liées à l’amélioration des conditions de vie et du cadre de travail.
Ce retour à la normale est intervenu après une médiation du président gabonais Omar Bongo Ondimba, ayant réussi à concilier les deux parties en conflit, syndicat et direction générale de la société Shell Gabon, avec comme patron le très controversé et intraitable Hans Beckker, dont la tête, croit-on savoir, était parmi les préalables.
Au bas mot, ce mouvement social aura provoqué une perte estimée à 60.000 barils de pétrole jour selon des sources pétrolières. De même, elles évoquent un manque à gagner dépassant plusieurs milliards de FCFA.
Les dommages collatéraux engendrés par cette grève sont également de grande ampleur, près de 30.000 barils/jour concernant d’autres entreprises pétrolières telles Total Gabon, Perenco et Marathon qui utilisent le site de Gamba pour l’exportation de leur brut.
Pour l’entreprise dont l’actuel PDG conserve la tête, c’est une victoire à la « Pyrrhus » en raison des pertes financières colossales et indiscutables. Pour les employés de Shell qui réclamaient, à côté de ce préalable, également l’application d’un arrêté ministériel de 2007 définissant certaines conditions de travail et de rémunération dans certains sites pétroliers, la mise en préretraite de tous les agents déclarés malades, la possibilité de prendre deux mois de congés, le meilleur est à venir au regard des promesses reçues au plus haut niveau de l’Etat. Le plus dur aussi l’est dans le même ordre.