L’ONG gabonaise, « Brainforest », a demandé lundi à Paris, la création par le parlement gabonais, d’une commission d’enquête pour faire « toute la lumière » sur le patrimoine immobilier acquis en France par le président gabonais Omar Bongo Ondimba.
« On ne peut pas opposer le mépris aux informations parues récemment dans la presse et attribuant au président Bongo un énorme patrimoine immobilier. Pour nous, la création d’une commission d’enquête parlementaire est nécessaire pour démêler le vrai du faux », a déclaré Marc Ona Essangui, président de « Brainforest », une ONG spécialisée dans la défense de l’environnement.
S’exprimant lors d’une conférence de presse, M. Essangui a critiqué la réponse apportée par les autorités gabonaises aux révélations de la presse française étayées par une enquête de police sur les biens appartenant au président Bongo Ondimba, à sa famille et à son homologue congolais, Dénis Sassou N’Guesso.
Selon les policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), le président Bongo Ondimba et sa famille posséderaient pas moins de 33 biens immobiliers en France, dont un appartement acheté à 18 millions d’euros et un autre appartement de 1.000 m2 situé à la célèbre avenue Foch.
« Si ces informations sont fausses, l’Etat gabonais devrait porter plainte. Or, nous constatons qu’il a choisi une autre stratégie en brandissant la menace de se retourner vers la Chine qui ne respecte aucun principe démocratique », a dit le président de « Braindforest ».
Il a, par ailleurs, accusé la Chine de favoriser la corruption des élites au pouvoir au Gabon pour obtenir l’exploitation des ressources forestières du pays.
« La présence chinoise est un élément accélérateur de la corruption au Gabon. Bien plus, elle représente une réelle menace pour la gestion durable des forêts gabonaises. Aujourd’hui, 80% du bois gabonais est exporté vers la Chine sans aucun respect des normes environnementales », a martelé M. Essangui.