Le principal responsable de l’équipe de la candidate démocrate gère une société dont les activités sont opposées aux positions défendues par sa chef.
L’entreprise de Mark Penn, qui a démissionné, a en effet collaboré avec le gouvernement colombien pour promouvoir l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Un accord vilipendé par Hillary Clinton…
C’est ce qui s’appelle être rattrapé(e) par le « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Mark Penn, le stratège en chef d’Hillary Clinton, celui qui gère la campagne de A à Z, est aussi PDG de la société de relations publiques Burson-Marsteller Worldwide. Or cette société a été recrutée par la Colombie pour promouvoir un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, un peu à la manière de l’Alena avec le Canada et le Mexique. A ce titre, Mark Penn, en tant que président de Burson-Marsteller Worldwide, a notamment rencontré le 31 mars l’ambassadeur de Colombie à Washington.
Problème : Hillary Clinton s’est vivement opposée à l’adoption de ce traité de libre-échange, affirmant qu’il menaçait des emplois américains. Le mois dernier, sa victoire dans l’Etat industriel de l’Ohio était d’ailleurs dû en partie à ses critiques de l’Alena. Et le 22 avril prochain, c’est la Pennsylvanie, un autre Etat industriel sinistré la crise économique, qui votera pour une primaire cruciale dans la lutte pour l’investiture démocrate face à Barack Obama. Or la victoire dépendra essentiellement du vote ouvrier. Bref, il y avait une réelle contradiction entre les activités privées de Mark Penn et son engagement public.
« Erreur de jugement »
Face à la polémique naissante, Mark Penn avait tout d’abord présenté ses excuses pour l' »erreur de jugement » qui lui avait fait rencontrer l’ambassadeur de Colombie à Washington. En représailles, le gouvernement colombien a rompu le contrat avec Burson-Marsteller Worlwide, indiquant que l’attitude de Mark Penn « était un manque de respect à l’égard des Colombiens ». Dans un second temps, afin de ne pas trop embarrasser l’ancienne Première dame, il a donc quitté son poste. L’équipe de campagne précise néanmoins qu’une autre de ses sociétés continuera à fournir des conseils.
Interrogée par les journalistes sur cette nouvelle affaire, Hillary Clinton est restée muette, renvoyant aux communiqués de son staff.