Après les incidents qui ont émaillé le passage de la flamme olympique à Londres et à Paris, le Comité international olympique (CIO) prévoit de se réunir cette semaine à Pékin pour discuter d’un éventuel abandon du parcours mondial de la flamme. « Nous devons revoir l’ensemble de la question », a estimé mardi Gunilla Lindberg, vice-présidente du CIO. Les manifestations contre la politique répressive de la Chine, en particulier au Tibet, ternissent en effet chaque jour un peu plus l’image des JO, et déjà le passage de la flamme mercredi à San Francisco s’annonce mouvementé.
« Nous sommes extrêmement désespérés », a déclaré Kevan Gosper, vice-président de la commission de coordination des Jeux au CIO, qui déplore que « la haine contre le pays hôte retombe sur notre torche ». Les organisateurs des JO « ont fait énormément d’efforts pour se préparer à organiser [ces] Jeux », et « ces perturbateurs, ces perturbateurs professionnels, ne font pas attention à ça. Ils sont juste animés par la haine et le ressentiment », estime le responsable du CIO, qui souhaite cependant que le parcours de la flamme se poursuive, avec éventuellement des « ajustements ».
« UNE HONTE POUR PARIS ET LA FRANCE »
La Chine, elle, ne décolère pas après les incidents qui ont eu lieu à Paris et à Londres. « Nous exprimons notre ferme condamnation de la perturbation délibérée de la transmission de la flamme olympique par des forces séparatistes ‘pour l’indépendance du Tibet’ qui n’ont pas eu une pensée pour l’idéal olympique ou pour les lois de la Grande-Bretagne et de la France », a déclaré une porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Jiang Yu, dans un communiqué. « Leurs activités méprisables ternissent le grand idéal olympique » , dénonce encore le responsable.
Le Global Times, un journal officiel spécialisé dans les questions internationales, a accusé mardi la France de ne pas avoir bien protégé la flamme olympique, affirmant que les incidents – dus à « un groupe de manifestants arrogants et insolents » – montraient « l’incompétence » de la police de Paris. « Ce qui s’est passé [lundi] peut rendre un peu malheureux les Chinois, mais c’est surtout une honte pour Paris et la France », a aussi estimé le journal, filiale du Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois.
Les « unes » de la presse française au lendemain du passage de la flamme sont également sans équivoque : « Paris éteint la flamme » (L’Equipe), « Le fiasco » (Le Parisien), « Paris sans flamme » (L’Humanité), « Pagaille olympique » (La Croix), « Le fiasco de la flamme à Paris » (Le Figaro), « La claque » (Libération), titrent les principaux quotidiens nationaux mardi.
Source: le monde avec l’AFP et reuters