L’économie gabonaise, qui a connu l’année dernière un grand essor et qui sera équilibrée à moyen terme, doit toutefois faire face à des défis de la chute progressive de sa production pétrolière, a estimé le Fonds monétaire international (FMI).
Une mission de l’institution financière internationale basée à Washington, avec à sa tête Cyrille Briancon, a effectué du 26 mars au 8 avril une visite à Libreville, où elle a eu des discussions avec les responsables gabonais sur les politiques économiques du pays et a examiné les développements d’un programme de réforme appliqué par la partie gabonaise, suivant un accord de trois ans signé avec le FMI.
La mission du FMI a vu d’un bon oeil la croissance vigoureuse du Gabon en 2007 et a fait l’éloge de la performance exceptionnelle de son secteur non-pétrolier, de sa forte demande intérieure et du développement durable du marché des matières premières, a résumé M. Briancon dans un communiqué publié sur internet.
Cependant, le fait que le taux d’inflation gabonais s’est élevé l’année dernière à 5% illustre l’effet combiné de la hausse des tarifs des denrées alimentaires et des combustibles vendus au détail, ainsi que des pressions de la demande intérieure.
« La mise en application des politiques macroéconomiques et les réformes structurelles se sont ralenties à la fin de 2007, ce qui représente des risques pour les perspectives économiques du pays », estime le communiqué.
« Bien que le déficit fiscal ait connu fin 2007 un déclin par rapport à son niveau de 2006, avec 13,3% du PIB non pétrolier, celui-ci a toujours excédé l’ objectif initial de 1,6% du PIB non pétrolier. Cela reflète des excédents dans les principales catégories de dépenses, principalement les subventions élevées des combustibles », a indiqué la mission dans le communiqué.
La mission a encouragé le gouvernement gabonais à continuer à adopter une politique fiscale prudente et à restreindre les barrières entravant la concurrence, afin de réduire le taux d’inflation.
Par ailleurs, la mission a appelé à un contrôle plus strict des dépenses fiscales, dont les subventions des combustibles, afin que le déficit fiscal non pétrolier atteigne le niveau prévu et à la mise en oeuvre de mesures socio-économiques gabonaises visant à réduire la pauvreté du pays d’Afrique centrale.
La mission a souligné que les réformes structurelles sont essentielles pour améliorer l’environnement commercial et de l’administration du pays.
D’après la mission, les discussions se poursuivront dans les prochaines semaines. Le FMI s’efforcera d’aider les autorités gabonaises à élaborer des stratégies et des mesures adéquates permettant d’atteindre ses objectifs macroéconomiques et structurels fixés pour 2008 et à moyen terme.