LES participants, qui ont pris part du 7 au 9 avril aux ateliers organisés par le gouvernement avec l’ONUISC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) sur la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux, ont estimé qu’il fallait sensibiliser les leaders politiques sur la nécessité de « ratifié les conventions et co-accords internationaux traitant des questions relatives au financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux ». Cette recommandation, comme celles formulées hier, lors de la rencontre susmentionnée aux Affaires étrangères, vise à rappeler qu’il est impératif que les Etats membres de la CEMAC et de la CEEAC appliquent « les conventions internationales et les transposent dans leurs ordonnances juridiques ». Une démarche qui viserait à renforcer la coopération internationale en matière pénale.
Surtout que « la communauté internationale a relevé avec inquiétude les liens étroits entre le terrorisme et les activités criminelles », a affirmé Delphine Shartz, conseiller à l’ONUDC.
On estime que les activités criminelles (ventes illégales d’armes, contrebande, trafic de stupéfiants, réseaux de prostitution, escroquerie, délits d’initiés, corruption ou fraude informatique) dégagent des bénéfices importants. L’on parle de montants de l’ordre de 500 à 1500 milliards de dollars (de 215 000 milliards à 645 000 milliards de francs) chaque année. Ce qui incite les délinquants à « légitimer » ces gains mal acquis grâce au blanchiment de capitaux.
« Le blanchiment de capitaux est une façon de rendre accessibles à des criminels, pour leur usage personnel, des fonds obtenus par des moyens illégaux sans qu’on puisse en retracer la source illicite. Pour ce faire, on vire généralement les fonds par-delà les frontières vers des institutions financières légitimes. La plupart des initiatives internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux reposent sur la dissuasion des auteurs de crimes économiques en leur rendant difficile l’accès aux produits de leur criminalité », souligne l’Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption.
La rencontre de Libreville a donc permis un dialogue technique sur la question et d’examiner les modalités de coopération « indispensables face à ces crimes « , a déclaré Mme Shartz.
Et si « la victoire sur le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux sera celle de tous les Etats « , Gabriel Nze Biteghe, Secrétaire général au ministère de la justice a estimé que cette lutte comporte encore quelques faiblesses au niveau de la sous-région. « La CEMAC en est consciente et compte sur l’appui décisif des institutions financières internationales » pour atténuer les effets négatifs de ce phénomène.