Sanction de Jean-Marie Bockel, biens immobiliers, Françafrique… Tous les médias français critiquent le président gabonais Omar Bongo. Tous’ Non. Vaillamment, le grand patron breton Vincent Bolloré résiste et offre à son ami et client une tribune en forme d’interview, aujourd’hui dans les colonnes de son Direct Matin, dont le Monde possède également 30%.
Dans cette interview, recueillie par on ne sait qui (les journalistes ne signent pas dans ce journal), pas de mention claire de la mésaventure de Jean-Marie Bockel, qui a perdu son portefeuille de secrétaire d’Etat à la Coopération pour avoir eu l’outrecuidance de souhaiter « l’acte de décès de la Françafrique ». Bongo s’en était ouvertement félicité.
Le papier évoque en revanche la visite du successeur de Bockel, Alain Joyandet, qui « a effectué hier sa première visite à l’étranger au Gabon ». Un honneur auquel Omar Bongo est sensible et qu’il rend bien à Paris: « La France reste le pays le plus privilégié au Gabon. » Et l’entretien « exclusif » de développer le « lien économique privilégié » entre les deux pays, et de ses à-côtés politiques. Il faut dire que le groupe Bolloré est lui-même très présent au Gabon, comme ailleurs en Afrique, dans le transport et la logistique portuaire. Le journal de Bolloré n’allait donc pas compromettre un tel lien en évoquant frontalement les sujets qui fâchent, abordés via les déclarations du Parlement gabonais:
« L’Assemblée nationale et le Sénat gabonais ont évoqué une campagne de dénigrement à votre encontre en France, ces dernières semaines. Quelle est votre position' »
Réponse de l’intéressé:
« L’Assemblée et le Sénat, bref le Parlement gabonais a réagi parce qu’ils ont trouvé que c’était excessif, tous les jours, tous les jours. Si je vous prends le résumé que l’on me fait de la presse française, vous voyez que sur 50 journaux, à peu près 30 ou 40 parlent du Gabon et de Bongo. Bongo, c’est une vedette, mais est-ce en bien ou en mal’ C’est en mal, parce que ce qu’on écrit est loin d’être la vérité. Mais les chiens aboient et la caravane passe. »
Autre cocasserie, Direct Matin propose cette biographie du président gabonais:
« 1973. Se convertit à l’islam et prend le nom d’El Hadj Omar Bongo.
1990. Instaure le multipartisme.
2003. Il ajoute à son nom le patronyme de son père, et devient Omar Bongo Ondimba. »
A part Bretagne Plus (détenu en direct par Vincent Bolloré), aucun journal provincial du réseau Ville Plus, qui associe le groupe Bolloré et différents titres de la presse régionale, n’a accepté de reprendre cette interview « exclusive ».
Bien sûr que Bolloré fera un pont en or pour Bongo, puisqu’il gagne des milliards de dollars au Gabon. Il fait parti de ceux qui pillent le Gabon par la bénédiction de Bongo. Si le Gabon avait un président nationaliste comme Hugo Chavez, je ne sait pas si les journaux du groupe Bolloré parleraient de lui avec autant de démagogie. La réaction de Bongo est vraiment la réaction typique d’un petit sous-développé complexé, et intellectuellement limité. Il n’a pas la réaction que nous africains souhaitons, celui d’un homme debout, qui exige le respect, qui force le respect, celui que l’on ose pas trop critiquer. Bongo, est constamment méprisé par la presse française, et les français n’ont que du dégoût pour lui. Il y a un sketch d’un humoriste français qui parle d’accident d’avion et il dit: « lorsque que c’est un avion Suisse qui s’écrase, il faut des semaines avant de rigoler, mais si c’est un avion d’air Gabon, on peut rigoler tout de suite, puisque c’est Air Gabon, et on ce demande même comment l’avion a fait pour décoller ». Bongo a fait du tapage nocturne lorsque la presse français parlait de sa fortune en France, mais c’est surtout le reportage de France 2 sur sa kleptomanie qui lui a fait mal. Mais depuis, Bongo est redevenu le laquais de Paris, le larbin de service. Je vous dit que la France peu faire se qu’elle veut avec Bongo, il sera toujours le domestique de la France. Les Marabouts charlatans de Bongo lui ont dit que s’il quittait le pouvoir, il mourrait dans les mois qui suivrait son départ, alors il ne partira jamais. Bongo est né dans le fétichisme, il pratique les sacrifices humais. Il croit plus aux paroles des sorciers que celles des prophètes de Dieu. Bongo ne partira jamais puisque en 2006, il a annoncé qu’il sera candidat à sa propre succession en 2012, et souhaite « gagner ». Je ne suis pas marabout, et pourtant je sais déjà que si les gabonais ne se soulèvent pas, alors il sera « réélu » à 84.52%. S’il fait 80% cela voudra dire qu’il sera « élu » de justesse, ouf ! Bongo fera toujours le macaque devant les français, puisqu’il fait face à un dilemme grave, soit il dit merde aux français, et demain des « rebelles » sortent des bois et le renverse, et ça il ne veut pas. Ou alors il fait le singe, et accepte toutes sortes d’humiliations, mais il mourra au pouvoir. Il a choisi de faire le pitre, et il le fait bien. Le problème, c’est que Bongo c’est qu’il a fait tellement de mal aux gabonais, que s’il quitte le pouvoir, il ne pourra pas vivre tranquillement au Gabon.