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Gabon : Bras de fer entre l’administration et les employés de SIFRIGAB

Les agents de la Société industrielle frigorifique du Gabon (SIFRIGAB), sont à nouveau en grève depuis le 19 avril dernier au siège d’Owendo pour réclamer le paiement des arriérés de salaires et l’application effective des acquis sociaux mais également pour dénoncer le licenciement jugé abusif de près de 270 employés.
Deux mois d’arriérés de salaires et la perspective d’un licenciement massif de près de 270 employés, ce sont les principales raisons qui à l’origine du mouvement de grève déclenché par les employés de la Société industrielle frigorifique du Gabon le 19 avril dernier au siège d’Owendo.

Les grévistes qui réclament le versement des salaires des mois de mars et avril, le paiement de l’indemnité de transport, l’application du SMIG, la régularisation des contrats de travail et la couverture médicale, ont posé des barricades devant l’entreprise où toute activité a été suspendue.

«Nous sommes fatigués par des négociations qui ne nous amènent nulle part avec nos dirigeants et nous exhortons le gouvernement, particulièrement le chef de l’Etat, à prendre des mesures afin de garantir nos emplois», a expliqué le délégué du personnel, Brice Koumba.

Le délégué du personnel a révélé que les contrats de 271 agents maintenus «abusivement» en Contrat à durée déterminée (CDD) pendant deux ans sont arrivés à terme le 18 avril dernier pour certains et le seront dans quelques mois pour les autre, échéances qui menacent ces employés de licenciement.

La direction affirme pour sa part que le non versement des salaires et la perspective du licenciement massif sont dûs au non versement de la subvention de l’Etat sur laquelle les dirigeants de l’entreprise dégagent les salaires des employés.

Le directeur des ressources humaines, Pierre Awakossa, affirme notamment que les employés étaient au courant de la situation puisque dans une note du 11 avril dernier aux délégués du personnel, la direction s’était engagée à maintenir l’ensemble des agents dont les contrats expiraient au 18 avril 2008, à la seule condition que l’entreprise ait perçu de l’Etat la subvention annuelle (comprise entre 300 et 700 millions de francs CFA).

Mais les grévistes dénoncent une gestion opaque des revenus des activités de pêche qui, selon les employés, devraient permettre de rémunérer les agents. Les employés dénoncent en outre la rupture du dialogue social au sein de l’entreprise et exigent le départ de certains de leurs responsables qui seraient impliqués dans le détournement des conteneurs de produits, ayant conduit à l’interpellation de leurs collègues à la direction générale de la contre ingérence et de la sécurité militaire.

Le délégué du personnel a indiqué que ce mouvement de grève qui avait été enclenché le 6 février dernier puis suspendu cinq jours plus tard, allait se poursuivre jusqu’à la satisfaction totale des revendications. «Cette fois-ci, tant qu’il n’y a pas satisfaction totale, nous demeurerons toujours en grève», a conclu Brice Koumba.

Créée le 27 octobre 2005, la SIFRIGAB est spécialisée dans la production de poisson, frais et fumé, mais son activité est fortement perturbée depuis plusieurs mois par les mouvements de grèves à répétition.

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