Le gouvernement gabonais a pris, jeudi dernier, une série de mesures fiscales et budgétaires afin de lutter contre la flambée des prix des denrées de première nécessité. Dans ce pays pétrolier, les associations et les Ongs sont descendues dans les rues de la capitale gabonaise cette semaine pour protester contre la cherté de la vie et la faim. Mais la manifestation a été réprimée.
L’Etat gabonais a suspendu pour une période de six mois les droits et taxes à l’importation des produits de consommation courante tels que l’huile, le poisson, le lait et la farine. La TVA a été suspendue également dans la même période pour les mêmes produits, rapporte le communiqué du gouvernement. Aussi, le gouvernement a annoncé « la suppression de toutes les taxes relevant de la parafiscalité prélevée et perçues » par certaines administration du pays.
S’agissant spécifiquement du riz, « les marges nettes des importateurs, des demi-grossistes et des détaillants [seront] plafonnées pour six mois, respectivement à 10 % et à 6 % » précise le même communiqué. La charge sur le budget de l’Etat de l’ensemble des mesures fiscales préconisées par le gouvernement est estimée à 10 milliards de francs CFA
« Pour rendre visibles les efforts du gouvernement et en renforcer l’impact au bénéfice des populations, la direction générale de la concurrence et de la consommation devrait-elle accroître la surveillance du marché de ces produits », a décidé le gouvernement.
Les Gabonais dubitatifs
Mais les populations sont encore sceptiques quant à l’efficacité et à la mise en pratique effective de ces mesures. « Nous attendons voir les répercutions de ces mesures sur nos marchés et dans le panier de la ménagère. » déclare Anne Léa Meye, secrétaire générale de l’association Cri de femmes.
« Nous appelons la population de Libreville à une grande mobilisation, samedi prochain, au rond point de la démocratie pour dénoncer l’injustice dont le peuple est victime et, après nous donnerons une soupe populaire pour montrer l’esprit de partage qui manque à nos gouvernants » a-t-elle ajouté.
Mardi dernier, de nombreuses associations et ONGs ont organisé une marche de protestation contre la vie chère. Une marche qui a été stoppée après quelques heures par les forces de l’ordre. Les manifestants avaient entamé la marche avec des paniers vides sur la tête, et les banderoles en mains sur lesquelles l’on pouvait lire : « Gabon pays riche, peuple pauvre, Nous avons faim. » Une deuxième manifestatation de protestation, organisée par la société civile a été violemment réprimée par la police. Il y a eu plusieurs arrestations et plusieurs blessés du côté des manifestants.
par Pierre Eric Mbog Batassi
Notre correspondant à Libreville