L’organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a condamné lundi les « violences » policières subies vendredi à Libreville par un journaliste gabonais qui filmait une manifestation contre la cherté de la vie.
« RSF condamne les violences commises par la police gabonaise contre Claude Ada Mboula, cameraman de la chaîne privée Télé Africa, alors qu’il filmait les débordements de la police lors d’une manifestation contre la vie chère », écrit l’ONG dans un communiqué.
« Parce qu’elles se multiplient dangereusement au Gabon, les violences physiques à l’encontre de journalistes en reportage doivent finir, un jour, par être sanctionnées », ajoute-t-elle, déplorant un « climat d’impunité ».
Le cameraman « molesté » a eu trois côtes cassées, et sa caméra a été saisie par la police, avant d’être restituée sans la cassette avec les images tournées lors de la manifestation.
Le journaliste venait de filmer « l’agression » des forces de l’ordre à l’encontre d’un syndicaliste, Jean-Robert Menié, porte-parole de la coalition de la société civile Equité et qualité, organisateur de la marche de vendredi. Ce dernier avait été interpellé de manière musclée avec deux autres personnes avant d’être relâché.
Dans un billet d’humeur, le quotidien gouvernemental gabonais L’Union a également accusé lundi la police d’avoir voulu « casser du pisse-copie et du taquine micro (…), ces empêcheurs de racketter et de faire du +bizness+ en rond ». La police gabonaise est souvent accusée d’être corrompue et de « racketter » les automobilistes.
RSF rappelle qu’en décembre 2005, une journaliste de la même chaîne « avait été matraquée dans des conditions similaires ».