Les commerçantes qui vendent à la sauvette sur les marchés de Libreville, ont protesté le 29 avril dernier contre leur imposition au même régime de taxes municipales que les commerçantes installées, alors qu’elles sont dépourvues d’infrastructures adaptées à leur activités.
Une coalition de mères de famille vendant à la sauvette sur les différents marchés de la capitale gabonaise sont montées au créneau le 29 avril dernier pour dénoncer le prélèvement des taxes municipales sur leur commerces alors qu’elles ne disposent d’aucunes infrastructures adaptées à l’exercice de leurs activités.
Ces vendeuses qui occupent les trottoirs et les espaces opportuns aux abords des marchés seraient soumises aux mêmes taxes municipales que les commerçantes installées sur les étals et installations prévues à cet effet.
«Nous dénonçons le mauvais comportement de nos dirigeants, en particulier les agents de la mairie, qui viennent nous chasser des lieux où nous exposons nos vivres parce que nous vendons à proximité de la route», s’est exclamé une commerçante.
La plupart de ces femmes à l’activité précaire, toutes mères de famille, seraient d’anciennes salariées de sociétés de la place fermées ou privatisées, converties à la vente à la sauvette pour subvenir à leurs besoins.
«On a fermé de grandes sociétés à Libreville, notamment l’ancienne Air Gabon qui a été privatisée, Gabon Télécom ou encore Gabon poste. Et toutes les personnes qui travaillaient dans ces entreprises, où pensez vous qu’elles sont allées ? Elles ont des enfants à nourrir, à envoyer à l’école, comment feraient elles sans activité ?» a expliqué cette commerçante.
Quotidiennement traquées et chassées par la police municipale, ces commerçantes affirment pourtant s’acquitter régulièrement des taxes municipales auprès des autorités compétentes, malgré l’absence d’infrastructures adaptées à leurs activités.
«Ils prélèvent les taxes municipales tous les jours et nous chasse par la même. Face à cela, nous ne savons plus quoi faire et nous posons la question de savoir où vont ces taxes ? Si aujourd’hui on nous demande de quitter les lieux, cela voudrait dire que les taxes qui sont quotidiennement prélevées ne vont pas dans les caisses de la mairie, qui doit également comprendre que si nous sommes à ces endroits inadaptés, c’est que tous les grands marchés de Libreville sont arrivés à saturation et que nous n’avons plus d’espace pour exposer nos produits» a ajouté cette commerçante.
«S’ils pouvaient aménager des espaces pour que nous exposions nos produits, cela nous ferait du bien car c’est notre seule source de revenus. S’ils ne peuvent pas le faire, qu’ils laissent la possibilité aux gens de se débrouiller plutôt que de verser dans la prostitution ou les mauvaises choses» a plaidé une autre commerçante.