Suite à la pénurie de farine observée depuis peu sur le marché gabonais, le président directeur de la Société Meunière et Avicole du Gabon (SMAG), Jean Pierre Békalé Be Nzoghe, déclare que cette situation ne relève pas de la hausse du prix du blé sur le marché international, compensé par des mesures palliatives de l’Etat, mais de la spéculation des commerçants qui prévoyaient une pénurie de farine.
La rareté de la farine sur les marchés gabonais ne serait pas due à une pénurie de la SMAG mais à la rétention des stocks par les commerçants, a récemment expliqué le président directeur de la Société Meunière et Avicole du Gabon (SMAG), Jean Pierre Békalé Be Nzoghe.
Monsieur Békalé Be Nzoghe a expliqué que les conséquences de la hausse du prix du blé sur le marché international, qui a augmenté de 83% en un an, avaient été anticipées par l’Etat gabonais qui a pris des mesures palliatives pour compenser les perte de la société et maintenir le blé à un prix inchangé, notamment en octroyant une subvention compensative à la SMAG.
La hausse des prix du blé sur le marché international a déjà entraîné 5 milliards de francs CFA de pertes pour la SMAG, pertes qui auraient du être compensées par une hausse des prix mais « nous ne pouvions le faire délibérément vu que les prix de la SMAG sont homologués par la Direction générale de la concurrence et de la consommation », a expliqué le président directeur de cette société.
Pour atténuer temporairement les pertes et éviter à l’entreprise de tomber en rupture de stocks avant l’arrivée de la subvention, l’Etat a pris un certain nombre de mesures, comme le report des droits de douanes et le règlement de l’impôt sur les salaires de la SMAG. En plus l’Etat devrait régler la péréquation 2008 de transport, qui s’élève à 594 millions de francs CFA, et rembourser les arriérés de la période 2002 – 2007 qui s’élèvent 565 millions de francs CFA.
Parallèlement, la SMAG devrait suspendre le versement à la Caisse Nationale de Sécurité de Sociale des cotisations patronales, solliciter des prêts bancaires et réduire ses charges en licenciant une vingtaine d’employés et en supprimant les traitements de faveur et les encours accordés aux clients.
Si l’ensemble de ces mesures vise à permettra à la SMAG d’assurer l’approvisionnement national en cette denrée, certains commerçants qui spéculaient sur une rupture des stocks auraient volontairement stockés leurs provisions de farine pour créer une pénurie et pouvoir écouler ensuite ces réserves à prix plus élevé.
« Ils ont reçu de la farine de la SMAG mais ne l’ont pas vendue à leurs clients, pensant pouvoir l’écouler plus tard à des prix supérieurs dès que, pensaient ils, nous nous trouverions en rupture » a dénoncé monsieur Békalé Be Nzoghe.
Si à l’annonce de l’octroi imminent de la subvention de l’Etat la plupart des commerçants ont libéré les stocks, d’autres plus vénaux sont allé écouler leurs stocks au Cameroun où le prix de vente du sac de farine est 50% supérieur à celui du Gabon. Plusieurs tonnes de farine destinées au marché national auraient en effet été retrouvées sur les marchés de Douala.
« Nous avons prévenu nos clients que s’ils exportaient encore la farine en direction du Cameroun, on les rayerait purement et simplement de notre circuit de distribution » a affirmé le président directeur de la SMAG.
Suite à ce constat, la direction générale des douanes a mis en place un cordon sécuritaire à Ntoum, Mitzic, Oyem et Bitam où transitent ces marchandises.