En présentant leurs revendications au ministre du Travail, Jean François Ndongou, le 1er mai à l’occasion de la fête du travail, les syndicalistes gabonais ont passé sous silence l’augmentation des prix des produits alimentaires, principal objet de contestation sociale depuis plusieurs semaines.
Au nom des travailleurs gabonais, les syndicats gabonais ont saisi la journée du 1er mai pour remettre au ministre du Travail et de l’Emploi, Jean François Ndongou, un manifeste de dix sept points de revendications sur les conditions de travail dans les différents secteurs d’activités.
Des observateurs et militants contre la cherté de la vie ont regretté que le porte-parole des travailleurs, Aloïse Mbou Mbine, dans la présentation du manifeste, se soit borné a interpellé le gouvernement sur la nécessité de réviser l’actuel code du travail en vigueur et sur la mise à plat de certaines conventions collectives jugées caduques.
En procédant à la lecture des doléances syndicales, monsieur Mbou Mbine a affirmé que «l’heure n’est plus au discours, mais aux actes, lesquels actes doivent nous amener à atteindre les résultats concrets afin d’améliorer les conditions de vie et de travail».
«L’ensemble des travailleurs gabonais doit avoir un travail décent, impliquant, entre autres, une formation professionnelle appropriée en vue d’une meilleure employabilité du travailleur, une rémunération décente, un dialogue social ouvert, permanent et démocratique, une meilleure politique de protection économique et sociale des populations» a poursuivi le porte parole des travailleurs.
Le leader syndical a par ailleurs rappelé aux membres du gouvernement que depuis quelques années, «la pauvreté et le chômage se sont accentués à un rythme exponentiel au Gabon, créant ainsi plus de frustrations au sein des populations».
Au titre des revendications des travailleurs, les syndicats ont également exhorté le gouvernement à se conformer à la résolution des Nations Unies sur les facteurs de lutte contre la pauvreté et à l’agenda d’un emploi décent prôné par l’Organisation internationale du travail (OIT).
La coalition d’ONG contre la vie chère qui organisait non loin une contre manifestation, a déploré que la flambée des prix des produits de premières nécessité et l’insuffisances des mesures fiscales et budgétaires prises par le gouvernement à cet effet ne figurent pas au titre des revendications syndicales alors qu’elles constituent une des premières préoccupations des travailleurs.