Le secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, a estimé mardi à Paris que « sans l’Afrique, la Francophonie n’a pas d’avenir », et mis l’accent sur le développement de l’enseignement à distance sur ce continent.
« Je peux vous assurer ici que l’Afrique restera au coeur de nos préoccupations car, sans l’Afrique, la Francophonie n’a pas d’avenir », a déclaré M. Joyandet lors d’une rencontre à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) consacrée à l’avenir de la Francophonie.
Jugeant que « le numérique doit constituer la force de frappe de la Francophonie », il a assuré que « l’enseignement à distance, en particulier pour la formation des instituteurs en Afrique et dans la Caraïbe est une priorité que la France souhaite voir développer ».
M. Joyandet a estimé que la Francophonie devait s’étendre en « cercles concentriques avec un noyau dur constitué des Etats ayant le Français comme langue officielle ». « Je ne crois pas que la Francophonie puisse se renforcer dans la dilution », a-t-il ajouté.
Il s’est dit favorable à une réforme de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) permettant à « tout territoire montrant son attachement à l’apprentissage de notre langue et à nos valeurs » de « rejoindre notre organisation commune mais en qualité d’observateur ».
Sans « remettre en cause l’effort financier substantiel de la France », M. Joyandet a également jugé « logique que nos partenaires du Nord s’investissent plus dans le financement de notre destin commun ».
Il a aussi souhaité que des thèmes comme l’environnement ou la sécurité alimentaire soient évoqués lors du prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Québec en octobre.
De son côté, le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf a estimé que la « Francophonie peut et doit envisager son avenir avec confiance et ambition », jugeant que « son bilan est incontestable ».
« Nous sommes l’une des rares organisations à toucher aux confins des cinq continents, à asseoir à la même table des pays parmi les plus riches et parmi les plus pauvres de la planète, dans un total respect de ce principe du droit international trop souvent bafoué: +Un Etat, une voix+ », a-t-il déclaré.