« Laissez la police faire son travail », c’est en substance le propos qu’a tenu le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, aux plaignants du procès contre les forces de l’ordre qu’il a rencontré le 9 mai dernier pour temporiser la procédure judiciaire le temps que les enquêtes internes identifient les auteurs des violences policières lors des marches contre la vie chère des 22 et 25 avril derniers.
Pour apaiser le climat social suite au report du procès des ONG gabonaises contre la police le 6 mai dernier, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, a reçu les plaignants le 9 mai dernier pour les exhorter à la patience le temps que les enquêtes internes démasquent les policiers qui se sont rendus coupables de violences sur un responsable d’ONG et un journaliste lors de la marche pacifique contre la vie chère du 25 avril dernier à Libreville.
Une délégation de représentants des ONG contre la vie chère accompagnée par leur avocat, maître Francis Nzigue, a rencontré le ministre de l’Intérieur pour s’enquérir de l’avancement des enquêtes diligentées en interne pour identifier les coupables.
« Nous avons eu avec le ministre un entretient franc, au cours duquel il nous a demandé de surseoir à notre plainte contre la police, le temps que soit diligentée une enquête interne afin d’établir les responsabilités. Nous avons accédé à cette requête du ministre, car on ne peut pas complètement fermer la porte du dialogue, malgré les brutalités dont nous avons été l’objet » a déclaré Jean Robert Menié, leader de l’ONG Equité et Egalité et principal plaignant dans cette affaire.
Le ministre de l’Intérieur a déploré les violences abusives subies par le responsable d’ONG et le journaliste lors de cette manifestation pacifique.
Face aux quelques 200 personnes venues assister au procès le 6 ami dernier, le conseiller juridique des ONG gabonaises, maître Francis Nkéa, avait déclaré que la partie plaignante allait «introduire une citation directe devant la Cour contre les agents de la police identifiés pour qu’ils comparaissent le plus vite possible».
Le 22 avril dernier, une première marche pacifique contre la vie chère qui se rendait au Parlement pour remettre un mémorandum à la Primature avait été violemment dispersée par les forces de l’ordre.
Trois jours plus tard, lors d’une seconde marche pacifique qui arrivait à son terme à la gare routière de Libreville, un des leaders du mouvement, Jean Robert Menié ainsi que le caméraman de TéléAfrica, Claude Ada Mboula, avaient été tabassés par les éléments de la brigade anti-émeutes. Le Cameraman de Téléafrica s’est retrouvé à l’hôpital avec trois côtes cassées pour avoir filmé la scène du passage à tabac du président de l’ONG équité et égalité.
Ce procès contre les forces de l’ordre gabonaises, le premier du genre, qui avait d’abord été repoussé au 9 mai, ne pourrait avoir lieu que le 14 mai prochain.