Chaque année, et ce depuis 1963, la Journée de l’Afrique, en hommage aux Accords de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), organisée cette année sous le thème « atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement relatif à l’eau et à l’assainissement », est l’occasion de réfléchir sur les perspectives du continent, de faire le point des problèmes qu’il connaît et de saluer les progrès qu’il a accomplis dans tous les secteurs et sur tous les plans; c’est d’ailleurs pour répondre à ce contexte que dans son allocution circonstancielle, la ministre gabonais des Affaires étrangères, de la Coopération, Francophonie et de l’Intégration régionale, Laure Olga Gondjout, a souligné la volonté du gouvernement gabonais qui est « bien engagé dans une vision à long terme et prend extrêmement au sérieux la réalisation de tous les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015 ».
D’emblée, il faut souligner que cette Journée qui met en avant les progrès spécifiques à l’Afrique elle-même, jette cette année un regard particulier sur la question de l’eau potable et de l’assainissement. Ainsi, au regard du thème abordé, en l’occurrence « atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement relatif à l’eau et à l’assainissement », la ministre des Affaires étrangères du Gabon n’a pas hésité à le qualifier « d’une importance capitale » en ce sens qu’il « constitue le défi urbain et rural de la décennie actuelle ».
Mais au-delà, Madame Gondjout marque aussi le caractère crucial de ce thème qui met l’eau et l’assainissement au centre de la réflexion pour cette journée, puisque l’eau constitue, en réalité, une source non négligeable de conflit, un peu partout, dans le monde. « Sa pertinence se justifie aussi bien par la nature de l’eau que par le droit inaliénable de l’homme à des structures d’assainissement viables ».
Venant sur la situation globale de l’Afrique où plus de 300 millions de personnes sont privées d’eau potable, chiffres qui passeront, si rien n’est fait et si les efforts ne sont pas renforcés à 400 millions d’ici à 2010, elle a néanmoins voulu être optimiste quand au futur en relevant les progrès réalisés par le continent dans le cadre de la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles et par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA). La ministre des Affaites étrangères relèves quelques cadres de réflexion dans lesquels des efforts continentaux sont menés à savoir, la Vision africaine sur l’eau pour 2025 ou encore l’initiative pour l’alimentation en eau et en assainissement dans les zones rurales entre autres, etc.
Pour le cas spécifique du Gabon, Laure Olga Gondjout rappelle sans équivoque que « la situation mérite qu’on y porte une attention tout aussi particulière » puisqu’« on évalue à 20% et 70% de la population la proportion de personnes qui n’ont pas encore accès à l’eau potable, respectivement en ville et dans les zones rurales ».
Dès lors, pour mieux interpréter ces chiffres et faire ressortir la réalité du terrain qui n’est pas forcément contenue dans les données statistiques, elle ajoute que « ces chiffres masquent difficilement la précarité dans laquelle certaines couches de notre population vivent en étant souvent les premières exposées aux conséquences de la rareté de l’eau potable et du déficit du niveau d’assainissement ».
Félicitant les efforts du gouvernement gabonais en matière d’initiatives pour la fourniture de l’eau potable et de l’assainissement, elle rappelle en substance que « le Gabon est bel et bien engagé dans une vision à long terme et prend extrêmement au sérieux la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le Développement d’ici à 2015. Il est en bonne voie pour réaliser l’objectif relatif à l’approvisionnement en eau, avec un taux d’accès de 94% en milieu urbain et 84,5% en milieu rural ».
Quoique des inquiétudes subsistent dans le développement de ce secteur primordial pour l’existence, Laure Olga Gondjout indique également que « des efforts urgents sont nécessaires pour éliminer les disparités significatives qui persistent entre le milieu urbain et le monde rural où seulement 16% de personnes utilisent l’eau potable ».
Au final, dans cette allocution, en cette Journée mondiale de l’Afrique, qui a allure de rétrospective sur la situation globale de l’eau et de l’assainissement dans le monde, la ministre gabonais des Affaires étrangères, de la Coopération, Francophonie et de l’Intégration régionale invite « la communauté internationale à se mobiliser et à mettre en place les ressources ainsi que les moyens de réaliser, d’ici à 2015, ce pan important des Objectifs du Millénaire pour le Développement ».