Suite à l’absence, sinon à la carence d’entreprises privées opérant dans une commune où le taux de chômage est l’un des plus élevés du pays, contrairement à d’autres qui s’exilent vers les grands centres urbains à la quête d’un hypothétique lendemain meilleur, plusieurs jeunes de Fougamou (environ 310 km de Libreville au sud du pays), chef lieu de département de Tsamba-Magotsi, investissent, sans complexe, les « petits métiers » pour y échapper et ne pas sombrer dans l’oisiveté, « mère de tous les vices ».
L’incarnation ou le modèle même de ces jeunes « débrouillards », comme ils se font appelés, est Jean-Maurice Ndinga, plus connu sous le pseudonyme de « Peeble », qui, malgré son infirmité, a été le premier à montrer aux autres la voix à suivre pour contourner le chômage qui sévit dans la contrée.
Il fut le premier à ouvrir un salon de coiffure pour homme dans la commune avant de se lancer, avec le soutien des volontaires du « Corps de la Paix » avec qui ils a appris toutes les techniques y relatives, dans la production des cultures maraîchères.
Par la suite, pour reprendre ses expressions, il fait « tourner la tête », et explore un nouveau domaine tout aussi lucratif ; la production et la commercialisation d’objets décoratifs et ustensiles qu’il fabrique à base du « Bambou de chine ».
« Mon handicap est physique et non mental, je fais alors de mon mieux pour exploiter ce que j’ai comme potentiel.» dit-il avant de stigmatiser ses « frères » qui s’adonnent à l’exode rural, « pour ça je n’ai besoin, comme d’autres le pensent, d’aller à Libreville, Port-Gentil ou Lambaréné pour espérer gagner ma vie. Le me sens ici. Chez moi » précise-t-il.
D’autres, comme « Peeble », l’ont également compris. C’est le cas de Christian Mandji, alias « Arantes », qui, pour oublier ses aventures carcérales, après quelque mois passés auprès d’un sujet nigérian pour « apprendre le métier », a également ouvert son « petit salon de coiffure » non loin du marché communal.
Eric Ndagui, quant à lui, est le seul jeune gabonais à concurrencer les expatriés dans le transport urbain, encore très peu développé dans la cité.
Après avoir travaillé dans une scierie de la contrée qui a fait fermer les portes depuis belle lurette et un séjour non fructueux dans la capitale, Joseph Boudiangou, parallèlement à ses « petites bricoles » de maçonnerie et charpenterie, tient, avec sa compagne, un petit troquet qui, de son aveu, lui permet de subvenir, tant mieux que mal, aux besoins de sa petite famille.
A Fougamou, on le rappelle, outre les entités de l’administration publique, la SEEG est la seule entreprise à même de pourvoir un éventuel emploi.