Le syndicat de la Caisse nationale de garantie sociale (CNGS) a dénoncé le 23 juin dernier à Libreville de nouvelles opérations frauduleuses dans le processus de liquidation de l’institution, dont les agents s’enlisent depuis février dernier dans une crise dont l’issue semble toujours incertaine. Les subventions de l’Etat seraient toujours régulièrement versées à la direction alors que les agents sont privés de salaires depuis six mois pour des raisons budgétaires.
Le processus de liquidation de la Caisse nationale de garantie sociale (CNGS) est une nouvelle fois indexé par les agents déflatés qui se sont insurgés le 23 juin dernier contre le non versement de leurs salaires depuis maintenant 6 mois alors que la direction continuerait de percevoir les subventions de l’Etat alloués pour son fonctionnement, notamment pour la rémunération des agents.
Le Syndicat de la CNGS (SYNCANAGAS) a tenu une conférence de presse le 23 juin dernier avec l’ensemble de membres à leur lieu de regroupement, sis au quartier Louis à Libreville.
« Comment expliquer qu’une institution liquidée pour motif économique arrive à bénéficier pour l’exercice 2008 de son traditionnel budget de 4,5 milliards de francs CFA? A partir de quel argument peut on alors faire prévaloir la raison économique quand on sait que la CNGS continue à supporter certaines charges qui ne lui incombent pas, notamment le versement de certains salaires et autres avantages' » s’est indigné Jean de Dieu Ndong, le président du SYNCANAGAS.
Le syndicaliste a dénoncé l’apathie des pouvoirs publics face aux réclamations des agents de la CNGS qui arguent de la précarité de leur situation et de celle de leurs familles respectives, depuis six mois qu’ils ne perçoivent plus leurs salaires. Si les salaires ne sont plus versés à cause de la liquidation de l’institution pour des raisons économiques, les agents semblent en droit de se demander pourquoi les subventions sont toujours versées et à quoi sont utilisés ces fonds.
Monsieur Ndong a enfin expliqué que cette liquidation était pratiquée en violation des règles qui régissent la liquidation d’une entreprise, notamment des articles 56 et 59 de la loi 12/2000 et des articles 11 et 97 du Code du travail, qui sont censés garantir les procédures de licenciement et de d’indemnisation des agents.
Avant de clore le point de presse, le président du SYNCANAGAS a rappelé que les agents revendiquaient le calcul et le paiement des droits légaux des agents de la CNGS, conformément aux dispositions du Code du travail en vigueur ; le maintien du paiement des salaires des agents à compter du 1er janvier 2008 et la réparation des préjudices professionnels, financier, matériel et moral subits.
En décembre dernier, le gouvernement avait décidé de liquider la CNGS, l’une des deux institutions de sécurité sociale du pays. Une enveloppe de plus d’un milliard de FCFA avait alors été versée pour le paiement des droits, mais le personnel demande à avoir davantage d’informations sur le mode de calcul de ce qui a été remis à chacun face aux inégalités constatées dans la répartition de ces droits.
La CNGS s’occupait exclusivement des retraités de la fonction publique, des travailleurs indépendant et des indigents. Si les retraités de la fonction publique ont été reversés au Trésor public où ils perçoivent normalement leur pension, les indigents et les travailleurs indépendants ont été abandonnés à leur sort, sans solution de rechange.