L’ex-président sud-africain Nelson Mandela a dénoncé mercredi la « tragique défaillance de la direction » du Zimbabwe, à l’occasion d’une visite à Londres.
M. Mandela dont c’étaient apparemment les premiers commentaires publics sur l’évolution de la situation au Zimbabwe a fait une brève allusion, au cours d’un dîner pour son 90e anniversaire, à ce pays d’Afrique australe dans un discours évocant une série de problèmes auxquels le monde doit faire face.
« A notre époque, nous avons parlé haut et fort de la situation en Palestine et en Israël, et le conflit continue sans relâche. Nous avons mis en garde contre l’invasion de l’Irak et nous observons les terribles souffrances dans ce pays », a dit l’ancien chef de l’Etat.
« Nous regardons avec tristesse la tragédie permanente au Darfour (Soudan, ndlr). Plus près de la maison, nous avons vu le déclenchement de violences contre nos semblables, des Africains, dans notre propre pays et la tragique défaillance de la direction chez notre voisin le Zimbabwe », a poursuivi M. Mandela.
Des violences meurtrières avaient fait rage pendant une quinzaine de jours en mai dans les quartiers pauvres de plusieurs villes d’Afrique du Sud, où des émeutiers avaient pillé des boutiques de commerçants immigrés.
A ses côtés au dîner étaient présents le Premier ministre britannique Gordon Brown, l’ancien président américain Bill Clinton et les acteurs américains Will Smith et Robert De Niro.
Nelson Mandela, en visite en Grande-Bretagne avant un concert vendredi pour marquer ses 90 ans, a été reçu mercredi par la reine Elizabeth II.
Le chef de l’opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, a imploré mercredi le continent africain d’agir « maintenant » pour favoriser une solution négociée dans son pays, et des dirigeants d’Afrique australe ont appelé au report du second tour de la présidentielle.
Le président américain George W. Bush a qualifié mercredi « d’imposture » ce second tour et a appelé l’Union africaine à augmenter la pression sur le régime du président sortant Robert Mugabe.
Mais ce dernier a décidé de maintenir le scrutin vendredi en dépit du retrait de son rival et des nombreux appels dans le monde à reporter, voire à annuler le scrutin.