La normalisation est un phénomène très récent au Gabon qui mettra en place pour la première fois des normes nationales adaptées à l’international à partir de 2009, a déclaré à Dakar, le Directeur général de l’agence de normalisation et de transfert de technologies.
Le Gabon est en phase de «déblayage» et ce n’est qu’en janvier 2007 que l’agence de normalisation a commencé ses activités sur le terrain, a confié à APA Séverin Emane Mba, en marge de la clôture du colloque international sur «Normes et Développement, tenu les 26 et 27 juin à l’hôtel Méridien Président.
On appliquait jusque-là les normes internationales conformément à la législation gabonaise, dit-il, mais les efforts sont mis sur les références locales dans les secteurs du bâtiment de l’agroalimentaire, etc.
Le spécialiste a aussi évoqué le souci d’une cohérence sous régionale avec le projet piloté par l’UE et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et portant sur la « mise à niveau de secteurs industriels et le renforcement des infrastructures qualité en Afrique centrale » pour mettre en place « un dispositif manquant dans le domaine ».
Il confirme que « des normes sous régionales sont en vue », notamment avec le Cameroun et le Congo avec des infrastructures qualité pour une conformité de ces normes avec celles appliquées au niveau international.
L’absence de normes a eu des conséquences économiques affirme le responsable, même s’il n’y a pas eu d’évaluation. Le bois gabonais, malgré sa bonne qualité, est boudé par les gros acheteurs et un grand projet de certification forestière est en cours pour lui redonner sa place sur le marché mondial.
Le directeur de la normalisation à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) pose, quant à lui, la problématique de la reconnaissance des normes locales au niveau international.
Le problème se pose moins dans le bâtiment où on peut adapter les normes internationales aux conditions climatiques locales, mais les produits agroalimentaires africains certifiés conformes aux normes nationales seront-ils acceptés sur les marchés internationaux ?, s’est interrogé Guillaume Ligongo, surtout que l’Afrique ne représente que 2% du commerce mondial.
La RDC est en voie de mettre en place un cadre juridique lui permettant d’avoir des normes nationales, précise le responsable en préconisant que l’OCC devienne l’organisme national de normalisation.
La mise en place et l’application de normes nationales bien expérimentées ont été les points majeurs des synthèses et recommandations du colloque de Dakar qui a regroupé une centaine de spécialistes de la normalisation du Sénégal, Gabon, RDC, Congo, Canada et France.
Des assises sur « Les routes et la géotechnique en Afrique » se tiendront à Dakar en novembre prochain.