Les agents de la gendarmerie nationale ont mis la main le 4 juillet dernier sur les passeurs et les transporteurs des immigrants clandestins, dont 18 ont été retrouvés morts noyés sur les plages de Libreville dans la nuit sur 30 juin au 1er juillet dernier. Le témoignage des responsables de cette opération malheureuse révèle un nombre total de plus de 100 immigrants clandestins, alors que 5 nouveaux corps sans vie ont encore échoué le 3 juillet dernier sur les plages de la capitale gabonaise.
Les instigateurs d’une opération visant à faire entrer irrégulièrement sur le territoire gabonais plus de 100 clandestins en provenance d’Afrique de l’Ouest ont été appréhendés le 4 juillet à Libreville par les éléments de la gendarmerie nationale.
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet dernier, les corps sans vie de 18 migrants clandestins avaient été rejetés sur les plages de la capitale gabonaise. 5 nouveaux corps ont été retrouvés le 3 juillet sur une plage de la capitale, portant le bilan provisoire à 23 morts dans le naufrage de cette embarcation.
Les témoignages des passeurs, des conducteurs et des propriétaires des embarcations confirment la première hypothèse de la police sur la provenance des victimes et les rumeurs de la population sur le nombre total des immigrants. Plus de 100 ressortissants Ouest africains auraient embarqué au Nigéria sur ces embarcations pour rejoindre clandestinement les côtes gabonaises.
«Nous sommes venus du Nigéria avec une grande pirogue et une petite. Le propriétaire de la pirogue et son chauffeur (il y avait deux chauffeurs), nous a d’abord conduit dans une brousse au milieu de l’eau», explique un des passeurs, en faisant allusion à une côte sauvage à proximité de la capitale.
Relatant les faits, il explique qu’une première partie des migrants, dont il ne faisait pas partie, ont été conduits sur la petite embarcation par un des chauffeurs. Ils ont attendu des nouvelles de cette première vague jusqu’au lendemain matin, où le chauffeur rescapé aurait appelé le propriétaire de l’embarcation pour lui signaler le naufrage de celle-ci et la mort de nombreux de leurs compatriotes.
Les passeurs révèlent finalement entre 100 et 110 passagers clandestins dans cette opération clandestine, dont 23 de la première vague ont été retrouvés morts noyés sur les plages de la capitale gabonaise.
Ce réseau de passeurs a été démantelé par la gendarmerie nationale et les instigateurs de cette triste aventure devront répondre de leurs actes devant la justice gabonaise.
Les candidats à l’immigration clandestine «se chiffrent en dizaine de milliers par an» au Gabon, qui accueille «pas loin de 400 000 clandestins» pour une population de 1,3 million d’habitants, a déclaré le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame.
Il y a plus de trois mois, une douzaine de corps d’immigrés clandestins avaient été découvert sur la plage de la Sablière, au nord de Libreville.
La relative prospérité économique du Gabon alimente les rêves de nombreux africains déshérités, qui y voient pour la plupart une chance de subvenir aux besoins de leurs familles et de sortir de la précarité dans laquelle une large frange de la population africaine est plongée.