Les 746 agents de Gabon Télécom sur la sellette dans le cadre de la seconde vague de licenciements ont refusé le 16 juillet dernier la proposition de 24 mois de salaire d’indemnité transactionnelle décidée par le chef de l’Etat. Les négociations entre les syndicats et le comité de privatisation s’enlisent depuis mars dernier en raison de la réduction de l’indemnité transactionnelle par rapport aux déflatés du premier social de 2006 qui avaient obtenu 40 mois de salaire d’indemnité.
Les syndicats de Gabon Télécom campent sur leurs positions face à la décision du chef de l’Etat d’octroyer 24 mois de salaire d’indemnités transactionnelles. Réunis pour un point de presse le 16 juillet dernier au siège syndical du quartier Gros Bouquet, le syndicat national des télécommunications (SYNATEL) et le syndicat des professionnels des Postes et Télécommunications (SYPROPOSTEL) ont réclamé le même traitement que leurs collègues déflatés en 2006 avec 40 mois de salaire d’indemnité transactionnelle.
La seconde vague de licenciements concerne 746 agents et constituerait un coût global de 7,783 milliards de francs CFA. Les syndicats ont rappelé que le départ des 584 employés en 2006 avait coûté 13 milliards de francs CFA au gouvernement et que leur première demande se chiffrait à 82,2 milliards de francs CFA, ramenée le 19 juin dernier à 37,9 milliards.
Cette dernière requête propose une indemnité transactionnelle de 60 mois de salaire pour les 692 agents ayant un salaire inférieur ou égal à 1 500 000 francs CFA (93% des effectifs compris) ; 50 mois de salaires pour les 38 agents dont le salaire se situe entre 1 500 000 et 3 000 000 millions de francs CFA (5 %) et 30 mois de salaires pour les 14 cadres supérieurs qui touchent entre 3 000 000 et 8 500 000 francs CFA (2% des effectifs compris).
Malgré la pression du comité de privatisation qui a fait valoir le caractère indiscutable de cette décision du chef de l’Etat, les syndicats ont réclamé un effort du gouvernement pour porter l’indemnité transactionnelle au moins au même niveau que celle de leurs prédécesseurs.
Suite au protocole d’accord signé le 7 mars dernier entre l’Etat gabonais et Maroc Télécom, acquéreur de la société, pour ramener le rapport entre la masse salariale et le chiffre d’affaires au niveau des normes internationales, la commission ad hoc chargée de négocier le deuxième plan social avait statué sur le licenciement des 746 agents, dont 695 appartiennent à Gabon Télécom et 51 à sa filiale de téléphonie mobile Libertis.
Le lancement du programme d’investissement prévu sur cinq ans pour un redressement définitif du groupe reste entravé par le problème de sureffectif qui plombe les finances de l’entreprise, après l’échec du plan de départs volontaires à la retraite proposé par la direction générale. Le plan de redressement nécessite la productivité du personnel et la confiance des banques, deux facteurs qui sont eux mêmes conditionné par un climat social stable et pacifié.
Malgré le remboursement de la dette de l’entreprise à la Caisse de nationale sécurité sociale (CNSS), associé avec la consolidation du chiffre d’affaires de Maroc Télécom, la maison mère, en hausse de 21,7% au 31 décembre 2007, Gabon Télécom présente toujours une activité en baisse significative avec une chute de 25,7% sur le marché du fixe et de 31,4% sur le marché du mobile.