Le Premier ministre, Jean Eyeghe Ndong, a ouvert le 22 juillet à Libreville un séminaire de réflexion organisé par le ministère de l’Aménagement du territoire en charge de la Ville, pour la définir une vraie politique de développement urbain. Ces assises devront définir les orientations stratégiques pour la formulation de la politique de la ville, capable de faire face aux défis actuels, notamment la rurbanisation de la ville.
Quelle politique de la ville pour le Gabon ? C’est autour de cette question que les agents du ministère de l’Aménagement du territoire et les partenaires techniques devront réfléchir durant deux jours pour définir le cadre des politiques de développement urbain à mettre en place par le gouvernement.
A l’ouverture de ces travaux , le chef du gouvernement, Jean Eyeghe Ndong, a exhorté les participants à concentrer leurs efforts à l’identification « des solutions en matière de gestion des ordures urbaines, de l’hygiène publique, de l’habitat, de la circulation urbaine, des routes, de l’assainissement. Des solutions à tous ces obstacles qui déshumanisent la vie urbaine de nos citoyens.
Prenant part aux travaux, le président de l’Ordre des architectes, Thierry Ngomo, a assuré du soutien de ses homologues à cette initiative, et a souhaité « que soit mise en place une véritable politique en la matière pour la gestion active de nos villes ».
« Il s’agit pour nous de faire face à toutes les formes de précarité urbaine. Qu’il s’agisse des problèmes liés à l’assainissement, des difficultés de circulation, de l’insalubrité, du chômage, des zones sous intégrées et de non droits. (…) Les représentants des milieux économiques et sociaux ici présents sont particulièrement indiqués pour débattre de ces questions et formuler des suggestions concrètes et enrichissantes pour préparer nos villes à devenir des lieux où ensemble, nous pourrons réussite célébrer la réussite de notre développement » a déclaré le ministre de l’Aménagement du territoire, en charge de la Ville, Pierre Claver Maganga Moussavou.
Selon l’expert Marcel Bridon, animateur de l’atelier, les problèmes récurrents du sous-développement comme la pauvreté, l’insécurité, le chômage, la délinquance ou la prostitution sont concentrés en milieu urbain.
« 80% des populations vivent en ville. Or ces villes n’ont jamais été pensées. Elles sont d’ailleurs faites au gré des libertés individuelles, sans projection collective et apparaissent comme des nouvelles frontières de l’humanité accessibles au plus grand nombre » a expliqué monsieur Bridon.
Les travaux de ce séminaire de réflexion se sont achevés le 23 juillet dernier. Cet atelier est le deuxième du genre organisé à Libreville, après celui organisé en septembre 2000 sur « la problématique du développement urbain ». Au regard de la faible démographie gabonaise, il est anormal que l’organisation de l’espace pose tous les problèmes rencontrés aujourd’hui ?
A l’instar du Plan nationale de l’habitat en 1983, du séminaire national sur la ville en septembre 2000, de la stratégie de développement urbain du Gabon en 19 volumes produite en 2001, ce nouvel atelier sera-t-il à même de proposer des mesures applicables et d’assurer leur suivi pour l’amorce effective d’un plan de développement urbain durable et cohérent ?