Porté à la tête de l’entreprise dans le courant du mois de juillet, le nouveau directeur général de Gabon Télécom, Noureddine Boulmene, est venu le 30 juillet prendre des orientations auprès du ministre gabonais de Finances, Paul Toungui, sur le contexte macroéconomique et diplomatique dans lequel il prend ses fonctions. Le nouveau patron de la filiale gabonaise de Maroc Télécom a été exhorté à la prudence afin de prévenir les nombreux mouvements sociaux dont aura écopé son prédécesseur dans le pénible processus de privatisation de la société.
Une séance de travail aux allures de briefing. Le nouveau directeur général de Gabon Télécom, Noureddine Boulmene, a été reçu le 30 juillet dernier à Libreville par le ministre des Finances, Paul Toungui, qui a présenté au nouveau promu le cadre socio économique dans lequel il prend la tête de cette entreprise.
Le directeur général sortant, Mostapha Laarabi, a accompagné son successeur pour cet entretien au cours duquel le représentant du gouvernement a mis en garde le nouveau patron de Gabon Télécom face à la fragilité de la paix sociale au sein de cette entreprise qui sort difficilement d’un pénible processus de privatisation depuis son rachat en 2007 par le groupe Maroc Télécom.
Le ministre gabonais des Finances a également abordé la spécificité des relations diplomatiques très étroites existantes entre le Maroc et le Gabon, qui découlent de la forte amitié du chef de l’Etat gabonais avec l’ancien roi Hassan II, perpétué à travers son successeur Mohammed VI. A cet effet, le représentant du gouvernement a demandé à monsieur Boulmene de tenir compte de ces relations particulières dans la gestion de cette filiale gabonaise du groupe marocain.
Le nouveau patron de Gabon Télécom a enfin été exhorté à mettre en place le programme d’investissement sollicité afin de donner une nouvelle vie aux télécommunications gabonaises par la réhabilitation des installations dans le redéploiement de l’entreprise.
« Je suis très optimiste, je sais qu’au niveau de Gabon Télécom on peut faire beaucoup de choses. Il existe un grand potentiel au niveau de l’entreprise et au niveau du Gabon. J’ai été très heureux de rencontrer monsieur le ministre d’Etat et très heureux des orientations qu’il nous a donné durant cette entretien » a affirmé Noureddine Boulmene au terme de l’entretien.
Revenant sur son parcours à la tête de la société, Mostapha Laarabi a exprimé ses regrets de quitter le pays et a affirmé avoir « toujours essayé d’avoir de très bonnes relations avec les partenaires sociaux, car ce sont les gens qui représentent le personnel et le personnel c’est la ressource de l’entreprise. Sans les ressources humaines l’entreprise ne peut pas avancer ».
« Je regrette tout de même la malheureuse interprétation par les partenaires sociaux de certaines de nos actions, qui n’avaient pour objectifs que d’assainir la situation de l’entreprise. Ils les ont un peu mal pris, comme par exemple le plan de départs volontaires que j’avais lancé en décembre, vous avez vu un peu les réactions, alors qu’aujourd’hui on se retrouve en train de faire presque la même chose mais sous d’autres formes » a expliqué monsieur Laarabi.
Racheté à hauteur de 51% en 2007 par le groupe Maroc Télécom, pour une transaction totale de 61 millions d’euros, Gabon Télécom éprouve encore des difficultés à se relever de cette laborieuse privatisation qui a suscité de nombreux mouvements sociaux paralysant les activités de l’entreprise.
Suite au protocole d’accord signé le 7 mars dernier entre l’Etat gabonais et Maroc Télécom, acquéreur de la société, pour ramener le rapport entre la masse salariale et le chiffre d’affaires au niveau des normes internationales, la commission ad hoc chargée de négocier le deuxième plan social avait statué sur le licenciement des 746 agents, dont 695 appartiennent à Gabon Télécom et 51 à sa filiale de téléphonie mobile Libertis.