Sévèrement indexée par les voyagistes africains réunis au sein de la Fédération inter-Etats des syndicats des agences de voyages et de tourisme de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (FISAVET/AOC), Air France a affirmé que ce nouveau modèle économique (NME) calqué sur celui en vigueur en Europe, avait été décidé de concert avec la FISAVET et faisait l’objet d’un suivi mensuel. Le syndicat avait alerté de la fermeture de 70% des agences de voyages du continent et la suppression de 3000 à 5000 emplois si cette mesure était appliquée.
Perplexité chez Air France qui parle d’un accord passé avec la FISAVET/AOC en 2006 à Yaoundé pour la mise en place d’un nouveau mode de rémunération. Accusée de prendre des décisions unilatérales aux répercussions socio économiques catastrophiques pour le continent, la compagnie aérienne française a expliqué les raisons et les mesures d’accompagnement de cette démarche.
«Le nouveau modèle économique est un nouveau de mode de rémunération pour les agences de voyage. La situation de l’économie mondiale, en particulier le prix du baril de pétrole qui a été multiplié par quatre en l’espace de deux ans nous l’impose. Nous sommes donc amenés aujourd‘hui, comme nous l’avons fait partout ailleurs, en concertation avec nos partenaires agents de voyage, à mettre en place un nouveau système de rémunération. Jusqu’à présent les agences de voyages touchaient une commission de 7% qui était reversée par le fabricant ; aujourd’hui ce montant de commission va être sensiblement diminué mais il y aura une rémunération par l’entreprise, rémunération à laquelle vont s’ajouter deux autres de revenus qui en points de sortie seront plus favorables, plus avantageux pour le partenaire agent de voyage» a expliqué Michel Maurin, directeur de la sous région Afrique centrale d’Air France.
«J’entends parler beaucoup de décision unilatérale ou d’information tardive. Je crois qu’il faut remettre les choses en perspectives. Les premières discussions qui ont eu lieu avec la fédération internationale des agences de voyages et du tourisme de l’Afrique du centre et de l’ouest (FISAVET), remonte à 2004» a affirmé le directeur sous régional de la compagnie.
«Je rappelle que le Syndicat des agences de voyages du Gabon (SAVOGA) fait partie de la FISAVET et siège dans cette instance. En 2008, au cours du premier semestre de cette année, deux fois nous nous sommes rencontrés à Abidjan, une fois à Paris et je vous assure que dès le mois d’août nous nous retrouvons à Dakar, au Sénégal, et tout le long de l’année il y aura des rencontres mensuelles avec le comité ad hoc mis en place la FISAVET. Dans ce comité figure d’ailleurs un représentant des agences de voyages du Gabon. Ce comité ad hoc et Air France travaillerons ensemble à répondre aux questions que nous poserons la totalité des agences de voyages de l’Afrique» a enfin assuré monsieur Maurin.
Rabaissée à 7 % après avoir culminé à 9 % il y a une dizaine d’années, la commission des agences de voyages africaines pourrait aujourd’hui être supprimée pour s’aligner sur le nouveau modèle de rémunération appliqué dans les pays occidentaux.
Au mois de juin dernier, la FISAVET/AOC avait annoncé non seulement une hausse généralisée des tarifs mais également la fermeture de 70% des agences de voyages et la suppression de 3000 à 5000 emplois.