Faustin Boukoubi, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, peaufine sa stratégie de délogement agricole qui pourrait permettre au Gabon de réaliser 50% d’économie sur les importations alimentaires et atteindre l’autosuffisance pour les aliments de base d’ici trois à cinq ans.
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Faustin Boukoubi, a récemment dévoilé, dans une interview publiée le 22 août par le quotidien gabonais « L’union », les grands axes de la stratégie mise en place par son département en vue de réduire la dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis des importations.
Faustin Boukoubi décline cette stratégie de développement en deux axes principaux : Premièrement, «le soutien aux petits exploitants agricoles, individuels ou regroupés en coopératives, à travers l’encadrement, la formation, la fourniture d’intrants, de matériels et de financement dans la mesure du possible ; la relance du CIAM pour la production de semences dans ce cadre.»
Et, deuxièmement, « la recherche des investisseurs privés nationaux.(…) Le code des investissements ouvre des possibilités tant fonciers, administratifs que fiscaux.»
Par ailleurs, avec le concours d’organismes internationaux ou seul, le ministère met en œuvre des projets et programmes pilotes. Faustin Boukoubi cite notamment, le Projet intégré de développement de Koulamoutou, le Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) et le Projet d’appui au développement de l’agriculture périurbaine (PADAP).
Deux autres projets ont récemment été adoptés en conseil des ministres : le PROGIAD, qui est un programme de formation, d’encadrement, de fournitures d’intrants et réalisation d’unités de production, et le PNDE qui concerne le développement de l’élevage et qui doit favoriser la production de volaille, bovins, porcins et caprins. Ce programme devrait permettre «d’économiser 70 milliards de devises, soit 50% des importations actuelles.»
Selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, le respect du chronogramme de ces différents programmes devrait permettre au Gabon de couvrir de moitié ses besoins en produits carnés dans sept ans et, «si des moyens conséquents sont mis en œuvre (…) nous devrions atteindre l’autosuffisance dans l’essentiel des aliments de base, d’ici trois à cinq ans. »
La récente crise alimentaire mondiale et ses conséquences sur le panier de la ménagère au Gabon ont remis à l’ordre du jour la forte dépendance alimentaire du pays vis-à-vis de l’étranger.
La facture des importations alimentaires est actuellement estimée à 150 milliards de F.CFA par an. Pour remédier à cette situation, le ministère de l’Agriculture a, depuis l’année dernière, initié deux projets de loi portant respectivement sur la politique de développement agricole durable et sur le code des investissements agricole.
Ces textes de lois, qui suivent actuellement leur parcours au sein du Parlement, devraient entrer en vigueur dès l’année prochaine. Le département dirigé par Faustin Boukoubi a également soumis au gouvernement un plan d’action étayant les stratégies de développement du secteur agricole.
Cette sortie intervient après que son ministère ait alimenté la chronique pendant plusieurs mois suite à une longue grève qui a paralysé l’ensemble de son administration.