La seconde session ordinaire du Conseil économique et social (CES) gabonais a été ouverte le 2 septembre à la Cité de la Démocratie à Libreville autour du thème «l’autosuffisance alimentaire, un défi pour le Gabon». Le président de l’institution, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, a ouvert les assises par une importante allocution qui appelle une mobilisation des participants autour de l’élaboration d’une approche stratégique globale pour relever le défi de la sécurité alimentaire.
L’autosuffisance alimentaire a été placée au centre des travaux de la deuxième session ordinaire du Conseil économique et social (CES) ouverte le 2 septembre à la Cité de la Démocratie à Libreville.
Ces assises de deux semaines ont été ouvertes en présence du Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, des membres des institutions constitutionnelles, des membres du gouvernement, des représentants des corps diplomatiques, ceux des organismes internationaux et régionaux ainsi que des partenaires au développement.
Face à la crise alimentaire mondiale qui affecte durement les couches les plus défavorisées, le CES devra réfléchir à l’élaboration d’une stratégie nationale capable de mener le pays vers la réduction de la dépendance alimentaire.
«Notre dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur ne nous protège pas de la survenance d’une situation plus ou moins protégée de manque de nourriture. Ainsi donc, en inscrivant la sécurité alimentaire parmi les faits attendus de la mise en œuvre de sa feuille de route, le gouvernement prend la mesure de la possibilité d’une crise alimentaire au Gabon, dont la relance de l’agriculture paraît constituer la parade obligée» a expliqué le président de l’institution, Antoine de Padoue Mboumbou Miyakou, à l’ouverture des travaux.
«Le CES ne peut que marquer tout son intérêt pour la relance des activités du CIAM, la constitution du secteur agricole pilote de Ntoum, Bongoville et Pam et l’appui au développement des cultures vivrières couplées avec la poursuite des cultures de rente. Mais il ne saurait se satisfaire de ces seules orientations. Il s’agit aussi d’amener une mise en valeur par une prise en charge dans le cadre d’une approche globale qui soit susceptible d’étayer une stratégie au service de l’autosuffisance alimentaire en République Gabonaise» a poursuivi le président du CES.
Durant ces assises, les dernières de l’exercice 2008, les participants devraient au terme de plusieurs auditions des responsables des départements ministériels de tutelle et des experts agricoles, être en mesure de proposer un plan stratégique global capable de soutenir et d’orienter les actions du gouvernement en matière de développement du secteur agricole et de réduction de la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur.
Le 22 août dernier, le ministre de l’Agriculture, Faustin Boukoubi, avait décliné sa stratégie de développement en deux axes principaux, d’abord «le soutien aux petits exploitants agricoles, individuels ou regroupés en coopératives, à travers l’encadrement, la formation, la fourniture d’intrants, de matériels et de financement dans la mesure du possible ; la relance du CIAM pour la production de semences dans ce cadre». Et d’autre part dans le cadre de «la recherche des investisseurs privés nationaux.(…) Le code des investissements ouvre des possibilités tant fonciers, administratifs que fiscaux».
La récente crise alimentaire mondiale et ses conséquences sur le panier de la ménagère au Gabon ont remis à l’ordre du jour la question de la forte dépendance alimentaire du pays vis-à-vis de l’étranger.
La facture des importations alimentaires est actuellement estimée à 150 milliards de F.CFA par an. Pour remédier à cette situation, le ministère de l’Agriculture a, depuis l’année dernière, initié deux projets de loi portant respectivement sur la politique de développement agricole durable et sur le code des investissements agricoles, qui sont encore dans le circuit.