En grève depuis le 27 août pour réclamer l’augmentation de la prime de logement, les médecins et infirmiers de Libreville ont suspendu leur mouvement de protestation le 1er septembre pour entamer des négociations avec le ministère de la Santé. Le personnel de santé, qui assurait un service minimum pendant la cessation de travail, a annoncé la possibilité d’une reprise de la grève sans préavis si leurs revendications n’étaient pas satisfaites par la tutelle.
Infirmiers et médecins de Libreville ont réinvestit les structures de santé le 1er septembre, après 4 jours de cessation de travail pour revendiquer une hausse de leur rémunérations et de leurs primes de logement proportionnellement à la hausse du coût de la vie dans la capitale gabonaise.
La grève déclenchée le 27 août dernier a été suspendue pour entamer les négociations avec le ministère de la Santé sur ce cahier des charges qui est sur la table de la tutelle depuis 2003.
«Le mouvement peut reprendre à tout moment», a avertit Innocent Tomo, en sa qualité de porte-parole des trois plus importants syndicats de personnel de la Santé.
Suite à l’inefficience des mesures prises par le ministère de tutelle, malgré le délai de 20 jours qu’ils avaient accordé à la tutelle au début du mois, les agents de la Santé étaient entrés en grève le 27 août dernier pour réclamer la révision à la hausse effective de leur prime de logement.
L’arrêté ministériel du 25 août dernier qui était censé arrimer la prime de logement à la hausse du coût de la vie stipulait qu’un médecin devait percevoir une prime de logement de 150 000 francs CFA, un infirmier confirmé 100.000 francs CFA et les membres des autres catégories 50 000 francs.
La centrale syndicale avait estimé fin août dernier que malgré l’arrêté ministériel du 25 août, cette prime ne serait «une fois de plus» pas versée aux ayants droits, indiquant à l’issue d’une assemblée générale du personnel de ce département, au centre hospitalier de Libreville, qu’un «service minimum» de soins serait toutefois assuré dans les hôpitaux durant le mouvement de grève.
La prime de logement du personnel de la Santé stagne à 45 000 francs CFA depuis de nombreuses années alors que les prix des logements ont considérablement augmenté dans la capitale gabonaise avec la crise du logement.
Les syndicats ont enfin rappelé avec insistance qu’un infirmier gabonais ne touchait qu’un salaire mensuel d’environ 135 000 francs CFA.
Le cahier des charges des personnels de la Santé est sur le bureau de la tutelle depuis 2003, où la situation économique difficile n’avait pas permis aux autorités d’accéder à toutes les revendications de infirmiers et médecins gabonais.
La ministre Angélique Ngoma avait annoncé la tenue prochaine d’une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre et impliquant les départements des Finances et de la Santé mais avertit que cette mesure ne pourrait être prise en compte qu’à partir de l’exercice budgétaire 2009.
Mais les agents avaient refusé cette proposition et exigé que des mesures favorables à leur situation soient prises. Selon les syndicats, la grève peut reprendre sans préavis si les négociations avec la tutelle achoppent encore, et pourrait être étendue à l’ensemble des établissements hospitaliers de l’intérieur du pays.