Le recours en annulation introduit par le Parti démocratique gabonais (PDG) auprès de la Cour constitutionnelle pour la reprise du scrutin des élections locales du 27 avril dernier dans le département de l’Ogoulou, dans la province de la Ngounié, a été jugé recevable par la haute juridiction dans sa session du 11 septembre. Les irrégularités dans la campagne et le déroulement du vote ont mené à l’annulation des résultats qui avaient vu le Parti social démocrate (PSD) de Pierre Claver Maganga Moussavou remporter 8 sièges contre 5 pour le PDG.
Le ministre de l’Aménagement du territoire, Pierre Claver Maganga Moussavou, a quitté la Cour constitutionnelle sans commentaires le 11 septembre dernier à Libreville, après que la haute juridiction ait annulé les résultats des dernières élections locales dans le département de l’Ogoulou, province de la Ngounié, où le Parti social démocrate (PSD) avait obtenu la majorité des sièges.
Le recours en annulation introduit par la tête de liste du Parti démocratique gabonais (PDG) dans cette circonscription, Jean Joseph Mounguengui, a été accepté en raison des nombreuses irrégularités enregistrées dans la campagne électorale et le déroulement du scrutin.
La tête de liste du PDG dénonçait notamment l’existence dans plusieurs villages d’affiches estampillées PSD qui présentaient des photos de personnes n’ayant aucune déclaration de candidature officielle ; une liste de faux conseillés tous d’un même village ; l’affichage irréguliers des photos des chefs de village et de regroupements de villages en contradiction avec la neutralité de leur statut ; l’utilisation des véhicules administratifs de l’Institut national de cartographie au profit du PSD, ainsi que la clôture précipitée du bureau de vote au village Dibassa, privant les retardataires de vote.
Les chefs de village et de regroupements «ont enfreint la réserve et la neutralité qu’exigent leurs statuts et refusent ainsi la nécessaire égalité entre les candidats» a déclaré la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mbourantsouo.
Au regard de ces infractions, la haute juridiction «décide que les résultats de l’élection des membres du conseil départemental de l’Ogoulou, dans la province de la Ngounié, organisés le 27 avril 2008 sont annulés. En attendant l’organisation des élections en vue de la désignation des nouveaux membres du conseil départemental de l’Ogoulou, une délégation spéciale en vue d’assurer l’expédition des affaires courantes dans le département sera mise en place par les autorités de tutelle» a poursuivi madame Mbourantsouo.
«C’est un sentiment de satisfaction car la Cour vient de dire le droit. La décision de la Cour se base sur des dispositions légales. (…) S’il n’y a pas manipulation, le PDG, très aisément, va remporter ces élections à la reprise» a déclaré le représentant de la liste PDG au sortir de l’audience.
Le PSD avait créé la surprise en remportant 8 sièges dans cette localité aux dernières locales, contre 5 pour le PDG dans cette circonscription traditionnellement acquise au parti au pouvoir et dans laquelle le PSD n’avait pas de bases solides.
Cette annulation du scrutin est la quatrième prononcée par la Cour constitutionnelle depuis le début de l’examen des contentieux des dernières élections locales entamé le 12 août dernier. La haute juridiction a déjà annulé les résultats du 2e arrondissement à Oyem, et ceux de deux circonscriptions dans la Nyanga.
Les élections locales du 27 avril dernier se sont soldées par une victoire écrasante du PDG qui a remporté plus de 1500 conseillers.