Les stratégies commerciales propices à réduire la facture annuelle des importations alimentaires du Gabon ont été présentées le 12 septembre par le ministre du Commerce et du Développement industriel en charge du Nepad, Paul Biyoghe Mba, devant les conseillers économiques et sociaux. Ouverte le 2 septembre à Libreville, la deuxième session ordinaire du CES est consacrée à l’identification des moyens de réduire de la dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis de l’extérieur.
Après l’exposé du ministre de l’Agriculture, Faustin Boukoubi, sur le développement de l’agriculture au Gabon, le ministre du Commerce et du Développement industriel en charge du Nepad, Paul Biyoghe Mba, a proposé au Conseil économique et social, les axes d’une stratégie nationale de commercialisation pour augmenter la consommation des produits alimentaires locaux.
Le ministre Biyoghe Mba est passé devant les conseillers économiques et sociaux le 12 septembre pour faire un état des lieux de la situation au Gabon et proposer des mesures à court, moyen et long termes pour faire face à la crise de la commercialisation des produits alimentaires sur le territoire national.
Biyoghe Mba a rappelé que 85% des denrées alimentaires consommées au Gabon proviennent de l’extérieur, situation qui en 2004 a valu au Gabon le statut d’importateur net de produits et denrées alimentaires auprès de l’Organisation mondiale du Commerce. Par exemple, sur 4000 tonnes de fruits consommés au Gabon, 3000 proviennent de l’extérieur.
Pour le ministre, cette situation était la conséquence de l’inorganisation des circuits de collecte, de conditionnement et de distribution locaux. Il a notamment accusé de lourdes carences de main d’œuvre qualifiée, conséquence directe de la sous population du Gabon et du désintérêts des populations pour les activités de production et de commercialisation agricoles.
La faiblesse de l’encadrement et des incitations agricoles ont également été déplorées eu égard au fort potentiel agricole gabonais dont le territoire national présente 22 millions d’hectares cultivables et fertiles, un riche potentiel halieutique avec près de 300 espèces, un écosystème favorable à l’agriculture et une faune riche.
Au regard de cet état des lieux, le ministre de tutelle a expliqué que la nouvelle politique initiée par le gouvernement en matière de commercialisation des produits et denrées alimentaires s’inscrit dans le cadre global de la politique commerciale nationale en concordance avec les règles internationales en vigueur.
Cette politique implique notamment une organisation solide et performante à la base, avec des producteurs nombreux, variés et perforants, des circuits de distribution clairement identifiés et accessibles, une proscription des situations de monopole et des pratiques anticoncurrentiels, ainsi que des pratiques commerciales adaptées et actualisées.
Le ministre a souhaité un effort d’investissement dans les infrastructures industrielles et commerciales à travers notamment l’implantation d’entreprises, de chaînes de froid pour la conservation ou encore des marchés de proximité pour la distribution. Avec une facture annuelle des importations de denrées alimentaires estimée à 150 milliards de francs CFA, l’enjeu de la commercialisation des produits locaux est de taille.
A l’ouverture il y a une semaine de la deuxième session ordinaire du CES, cinq commissions avaient été mises en place pour étudier les paramètres de la dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis de l’extérieur. Une commission a été mandatée pour étudier l’agriculture gabonaise dans son ensemble, une sur la production animale et vivrière, une autre sur la commercialisation des produits et denrées alimentaire, une commission sur la sécurité alimentaire et enfin sur la stratégie internationale face à la crise alimentaire.
Au terme de cette session du CES, un rapport final sera produit et transmis au gouvernement pour l’élaboration d’un programme national cohérent qui tienne compte des spécificités de chaque province et la promotion des organisations paysannes.