Le collectif des éditeurs de la presse écrite du Gabon s’est réuni le 29 septembre à Libreville pour donner sa position sur le contentieux relatif à la subvention de l’Etat à la presse écrite. Ce collectif dénonce l’assimilation abusive de ce fonds au Fonds national pour le développement de la presse et de l’audiovisuel (FONAPRESSE) qui s’étend à tous les types de médias. Les éditeurs de la presse écrite dénoncent notamment une manœuvre irrégulière du ministre de la Communication qui lèserait les éditeurs de la presse écrite dans la répartition habituelle des 500 millions de francs CFA alloués chaque année aux journaux.
Les éditeurs de la presse écrite se sont révoltés le 29 septembre dernier contre l’amalgame opéré par la tutelle entre le soutien financier accordé annuellement à la presse écrite et le Fonds national pour le développement de la presse et de l’audiovisuel (FONAPRESSE), dont les décrets d’application et de financement n’ont toujours pas été promulgués.
Le collectif des éditeurs de la presse écrite du Gabon était réunis pour un point de presse dans les locaux du quotidien l’Union afin de faire la lumière sur la confusion qui règne sur la nature et les modalités d’attribution et de répartition des 500 millions de FCFA alloués chaque année aux journaux.
Au début du mois de septembre, le ministre de la Communication, Jean Boniface Assélé, avait convoqué les responsables de la presse écrite gabonaise pour leur annoncer le versement imminent de la subvention annuelle de 500 millions francs CFA qui leur est traditionnellement attribuée.
Cependant, lors de la réunion du 26 septembre dernier, le ministre de la Communication aurait décidé d’étendre cette subvention aux autres médias, les médias en ligne, les radios et télévisions. Pour les éditeurs de la presse écrite cette subvention est destinée exclusivement à la presse écrite et ne saurait être confondue au FONAPRESSE qui attend encore sa mise en application.
« En violation flagrante des dispositions de la Loi des finances 2008 qui, en son point n° 43.11.6.1.01, prévoit un soutien financier à la presse écrite, le ministère de la Communication (…) vient de prendre la décision unilatérale de procéder à la distribution de cette dotation publique à tous les médias, y compris les radios, les télévisions publiques et privées ainsi que les médias en ligne. Ce qui n’avait jamais été fait auparavant» souligne le communiqué du collectif des éditeurs de la presse écrite.
«L’initiative prise par le ministre de la Communication introduit volontairement la confusion et l’amalgame entre le soutien financier à la presse écrite et le FONAPRESSE. Ce fonds, dont le texte a été promulgué le 20 décembre 2005, attend toujours les décrets d’application et les financements nécessaires pour sa mise en place conformément à la loi», poursuit le communiqué.
Enfin, le porte parole du collectif, Norbert Ngoua Mezui, «les éditeurs se réservent le droit de mener des actions pacifiques afin que leur droit soit respecté».
Le FONAPRESSE a été crée en 2005 pour apporter un soutien financier à l’édition, l’impression et la distribution de la presse écrite, la production et l’acquisition des produits de presse et de l’audiovisuel, l’acquisition des matériels techniques d’exploitation, l’organisation de la formation et la promotion des différents secteurs de la communication.
Il doit être alimenté par le produit des pénalités infligées pour non respect du code de la communication en vigueur dans le pays, ainsi que par la publicité à hauteur de 5% et les annonces. Il administré par un comité d’orientation de 13 membres issus des ministères de la Communication, des Finances, de la Planification, la présidence de la République, le Conseil économique et social, l’Assemblée nationale, le Sénat, la Primature, le Conseil national de la Communication ainsi que 4 communicateurs des secteurs publics et privés.