Libreville abrite depuis le 1er octobre la 3e session extraordinaire du Conseil d’administration du Centre international des civilisations bantus (CICIBA) ainsi que la 5e session extraordinaire de la conférence des ministres des pays membres. Deux assemblées qui doivent permettre de dégripper les rouages de l’institution afin qu’elle puisse mener à bien les ambitieux chantiers des instigateurs de ce projet.
Les représentants et ministres des onze pays membres du Centre international des civilisations bantus (CICBA) sont réunis dans la capitale gabonaise depuis le 1er octobre pour prendre part à la 3e session extraordinaire du Conseil d’administration et à la 5e session extraordinaire de la conférence des ministres.
Les assises ont été ouvertes le 1er octobre dernier à l’amphithéâtre du ministère de l’Economie forestière par le vice- premier ministre, Honorine Dossou Naki. Les participants se sont ensuite réunis en commissions pour étudier les problèmes inhérents au fonctionnement effectif du centre, confronté à d’importants problèmes de trésorerie et de développement depuis sa création en 1983.
«Ces assises extraordinaires nous donnent l’occasion de trouver des solutions qui vont nous permettre à la fois de mettre en œuvre les recommandations des assises de 2005 et de préparer sereinement et efficacement les assises extraordinaires de 2009 à Malabo en Guinée Equatoriale», a expliqué le ministre gabonais en charge de la Culture, Paul Mba Abessole.
«Le CICIBA a connu des périodes fastes, il connu une période de léthargie. Cette session nous donne l’occasion d’évaluer le chemin parcouru, d’apprécier la nouvelle évolution et ce serait peut être aussi l’occasion de donner au niveau du conseil d’administration auquel nous sommes les arguments et les outils à la conférence des ministres pour des décisions majeures», a ajouté le professeur Charles Binam Bikoi.
Le CICIBA se veut une institution garante de la diversité culturelle, notamment dans l’affirmation de l’identité bantu à l’image du souhait émis par l’UNESCO de faire du CICIBA «un centre d’excellence de catégorie II, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel» en Afrique.
«Aujourd’hui nous sommes dans le vif du sujet c’est-à-dire la restructuration du CICIBA parce qu’il est question de redynamiser le CICIBA. Tous les pays se sont exprimés, ont donné leur vision du nouveau CICIBA et je crois que à la fin de cette session il va se dégager un consensus pour que le CICIBA revive», a estimé Justine Mintsa.
L’objectif initial du CICIBA était d’«offrir au monde la plus grande banque de données informatisées d’Afrique». Mais le projet a rapidement été confronté à de nombreuses difficultés liées aux contraintes de fonctionnement et à certains facteurs externes qui ont entravé son développement normal. L’endettement de la structure, les conflits armés et les différentes crises socio politiques de la sous-région ont eu raison du colossal projet.
Les arriérés de cotisations des États membres s’élèvent aujourd’hui à plus de 2,7 milliards de FCFA et le budget annuel de la structure fait tout juste vivre la dizaine de cadres qui y sont employés. Un audit de l’UNESCO a révélé en 2005 que le CICIBA n’avait réalisé au mieux que 10% de ses objectifs.
Pour la relance du CICIBA, les ténors du projet comptent pour l’exercice 200/2009 sur la mise en place d’une banque de données informatisées pour la collecte, le stockage et la diffusion des données sur la culture bantu ; le réalisation des programmes de production et d’animation pour la préservation et la revalorisation de la culture bantu ; la réalisation d’un programme équilibré pour la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel bantu ; la consolidation du travail en réseaux impliquant les Etats membres et les institutions partenaires dans la réalisation des programmes du CICIBA et enfin la relance des accords de partenariat antérieurs et l’identification d’autres institutions.
Le CICIBA a été créé dans le but de sauvegarder et de promouvoir la culture bantou à travers le monde. Onze pays avaient ratifié la convention du 8 janvier 1983 portant création du CICIBA, à savoir l’Angola, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, Sao-Tomé et Principe, la RD Congo et la Zambie.