Alors que la Direction générale de la consommation et de la concurrence (DGCC) annonçait le 24 septembre la destruction des stocks de lait contaminé importés au Gabon, la presse internationale relayait le lendemain le renvoi total des stocks contaminés vers la Chine et l’Inde. L’enquête menée par le quotidien l’Union a révélé le 7 octobre dernier qu’en dépit des déclarations de la DGCC et des importateurs du PNUD qui affirment que les stocks seraient en attente de réexpédition au port d’Owendo, dans la banlieue sud de Libreville, les autorités portuaires réfutent documents à l’appui la présence des stocks de lait contaminé sur le site.
Le scandale du lait chinois contaminé à la mélamine prend une nouvelle tournure au Gabon avec la disparition des stocks mis sous scellés pour être renvoyés vers la Chine et l’Inde par l’organisme importateur, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Lors d’un point-presse tenu le 24 septembre dernier à l’Office pharmaceutique nationale (OPN), le directeur général de la Consommation et de la Concurrence, Michel Lelaga, affirmait que les 116 729 boîtes de lait en poudre contaminé à la mélamine allaient être « détruites sans délais par les services compétents en accord avec l’organisme importateur ».
Mais le lendemain, la presse internationale annonçait le renvoi des stocks de lait contaminé vers la Chine et l’Inde, en s’appuyant sur des déclarations de la DGCC, qui invoquait l’incapacité de détruire les produits en raison de l’importance des stocks.
«Le stock est important et nous ne disposons pas d’assez de moyens techniques pour les détruire» avait alors expliqué le chef de service de la Concurrence, madame Kassa Ndongo.
Au terme de l’enquête menée par le quotidien l’Union, il s’avère que le PNUD, organisme importateur, surpris de l’annonce de la DGCC du 24 septembre de détruire les stocks contaminés, aurait décidé le lendemain d’acheminer les stocks de l’OPN au port d’Owendo où ils seraient renvoyés vers les exportateurs chinois et indiens contre remboursement conformément aux réglementations commerciales en vigueur.
La DGCC aurait confirmé cette information, en affirmant que le PNUD s’était manifesté le 25 septembre pour demander un renvoi des stocks aux fournisseurs. Une décision prise d’un commun accord avec la DGCC, mais que l’organisme n’aura pas jugé utile de rendre publique, semant le trouble dans cette affaire.
Forts des affirmations concordantes du PNUD et de la DGCC, les enquêteurs de l’Union se sont alors rendus au port d’Owendo pour vérifier la présence des stocks de lait contaminé, ou la preuve de leur renvoi effectif. Mais les autorités portuaires, formulaires d’entrée de marchandises à l’appui, démentent formellement la présence de conteneurs de lait chinois sur le port.